2e Sommet sur le financement des infrastructures en Afrique – Aïmene Benabderrahmane : L’intégration africaine, une priorité de l’Algérie

Le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, a exprimé, jeudi dernier, depuis Dakar où il participe, en sa qualité de représentant du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, aux travaux du 2e Sommet sur le financement des infrastructures en Afrique, la conviction de l’Algérie quant à l’importance d’accélérer l’intégration africaine face aux défis de développement et de mettre fin à la marginalisation du continent dans le processus de mondialisation.

Après avoir transmis les vœux du président Tebboune pour le succès des travaux du Sommet, le Premier ministre a exprimé dans son allocution la «conviction inébranlable de l’Algérie de la nécessité d’accélérer l’intégration régionale de notre continent, comme seul moyen permettant de faire face aux défis de développement et de mettre fin à la marginalisation de l’Afrique dans le processus de mondialisation».

Cette conviction, a-t-il dit, a amené l’Algérie à placer au centre des priorités de son action africaine, «l’importance de la concrétisation du programme de développement des infrastructures en Afrique, dans la mesure où il vise la complémentarité et l’intégration régionales, et constitue, partant, un catalyseur pour la croissance économique durable et globale».

Ce rendez-vous confirme «notre prise de conscience commune du rôle crucial des infrastructures dans le processus du développement économique de l’Afrique, ce qui en fait une véritable opportunité pour examiner les voies et moyens à même d’accélérer la cadence de réalisation des projets pionniers inscrits dans l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA), notamment la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf)», a rappelé le Premier ministre.

«Si l’entrée en vigueur de la ZLECAf représente l’aboutissement d’un long parcours visant à encourager le commerce intra-régional, à créer des opportunités d’emploi et à améliorer le quotidien des citoyens africains, elle nous met également devant l’obligation d’intensifier nos efforts pour atteindre les objectifs fixés dans le cadre du programme de développement des infrastructures», a ajouté Benabderrahmane.

Faiblesse des échanges interafricains

Les analyses comparatives avec d’autres régions du globe font ressortir une faible moyenne du volume des échanges interafricains, qui ne dépasse pas 16%, contre 60% en Europe et en Asie, «expliqué principalement par un manque d’infrastructures modernes et de qualité dans notre continent», a-t-il indiqué. L’Algérie a saisi l’occasion de sa participation à Dakar pour confirmer son plein engagement à œuvrer au renforcement des efforts visant à réaliser l’intégration continentale, «ce qui explique la nature intégratrice de ses infrastructures nationales, en ce sens que l’Algérie avait lancé, au lendemain de l’indépendance, un des premiers projets d’intégration dans notre continent avec les pays voisins, à savoir la route transsaharienne de près de 10.000 km, avec un axe principal vers le Nigeria en passant par le Niger et des liaisons reliant l’Algérie, la Tunisie, le Mali, le Niger, le Nigeria et le Tchad», a expliqué le Premier ministre.

Par ailleurs, l’Algérie s’est engagée avec la Mauritanie à «mettre en place les dispositions juridiques, procédurales et institutionnelles pour la réalisation d’une route reliant la ville algérienne de Tindouf à Zouerate en Mauritanie, sur une distance de près de 800 km, permettant ainsi à l’Algérie de s’ouvrir sur l’Afrique de l’Ouest».

L’Algérie attachée à la concrétisation du gazoduc Alger-Lagos

S’ajoute à ces infrastructures, le réseau de fibre optique transsaharien, d’une longueur de 4.500 km, devant relier l’Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie, et qui devrait contribuer au développement de l’économie digitale, comblera le fossé numérique dans la région, et réaliser un saut qualitatif dans divers domaines. Il a affirmé, par l’occasion, «l’attachement de l’Algérie à réaliser le gazoduc Lagos-Alger, en s’attelant avec le Niger et le Nigeria à en assurer le suivi pour accélérer sa réalisation».

Le Premier ministre a affirmé, par ailleurs, que «la mise en œuvre des projets d’infrastructures en Afrique est basée sur un concept commun et intégrateur pour les projets nationaux, ainsi qu’une coordination constante dans le cadre des principes de solidarité et d’unité imposés par notre engagement collectif à la réalisation d’une Afrique forte, résiliente et prospère au service de nos efforts internationaux».

Par ailleurs, il a expliqué que l’instauration des cadres d’une coopération mutuellement bénéfique entre l’Afrique et ses partenaires était de nature à contribuer à la conceptualisation de procédures et d’initiatives renforçant la capacité à mobiliser les ressources financières à travers les contributions des entreprises financières régionales et internationales, des partenaires de développement, mais aussi du secteur privé, ce qui aura, inévitablement, un impact positif sur le rythme de réalisation des infrastructures en Afrique. «En outre, la promotion de partenariats entre les secteurs public et privé avec l’augmentation de la contribution du secteur privé, représente également une voie prometteuse, eu égard à la capacité de ces partenariats à alléger la pression sur les budgets des Etats africains et réduire l’endettement excessif tout en bénéficiant des innovations développées par les sociétés privées», ajoute le Premier ministre.

Une dimension continentale aux projets nationaux

Le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, a réaffirmé, jeudi dernier à Dakar (Sénégal), que l’Algérie n’avait ménagé aucun effort, depuis l’indépendance, pour concrétiser l’intégration africaine, soulignant qu’elle met aujourd’hui son expérience au profit des pays africains pour la réalisation des projets de développement permettant au continent d’atteindre les plus hauts niveaux de développement. «L’Algérie n’a ménagé aucun effort en vue de concrétiser l’intégration africaine», a souligné le Premier ministre qui participait à une table ronde sur le financement des projets prioritaires en Afrique, dans le cadre des travaux du 2e Sommet sur le financement des infrastructures en Afrique. Pour consacrer la complémentarité entre les pays africains, «l’Algérie avait toujours donné la priorité à l’intégration et à la dimension continentale dans ses projets.

Elle était parmi les premiers pays à effacer les dettes de 14 pays africains, soit une somme de 1.4 mds USD, permettant à ces pays de s’affranchir de l’endettement qui entravait leur processus de développement», a expliqué Benabderrahmane. Et de rappeler que «l’Algérie met son expérience au profit des pays africains afin de réaliser des projets de développement en matière de formation des ressources humaines et de sélection des modèles de développement les plus efficaces permettant à ces pays d’atteindre les plus hauts niveaux de développement».

Il a, également, mis en avant l’impératif pour les Etats africains de «faire preuve d’audace pour mener à bien ces approches de développement et consacrer un système de gouvernance fondé sur la transparence et la lutte contre la corruption», citant, à ce propos, l’expérience algérienne en matière de «révision inclusive des méthodes de gouvernance et de gestion des projets, la révision de la gestion budgétaire et la réforme du système fiscal».

Selon le Premier ministre, ces mesures ont permis à l’Algérie d’atteindre «des résultats très satisfaisants» notamment durant la période post-Covid-19, à travers la réalisation d’un excédent commercial «important», outre l’absence d’endettement, sachant qu’elle compte sur «ses capacités internes pour réaliser le développement durable», à la faveur du programme de développement tracé par le président de la République.

Benabderrahmane reçoit le PDG du groupe émirati DP World

Le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, a reçu, jeudi à Dakar, le président-directeur général du groupe émirati DP World, Sultan Ahmed Ben Salem, en marge de sa participation aux travaux du 2e Sommet sur «le financement des infrastructures en Afrique». La rencontre a permis d’évoquer les projets de partenariat et de coopération entre les deux parties, et d’examiner les perspectives de leur développement et leur renforcement dans les différents domaines.

Le Premier ministre s’entretient à Dakar avec son homologue sénégalais

Le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, s’est entretenu, jeudi au siège de sa résidence à Dakar, avec son homologue sénégalais, Amadou Ba, peu avant sa participation à l’ouverture officielle du deuxième Sommet sur le financement des infrastructures en Afrique, en sa qualité de représentant du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Lors de cette rencontre, les deux parties ont évoqué l’état et les perspectives des relations bilatérales ainsi que les voies qui permettront de dynamiser les mécanismes de coopération bilatérale et de travailler ensemble en vue de renforcer le partenariat entre les deux pays dans tous les domaines.