Communauté algérienne établie à l’étranger : Ruée sur les dentistes nationaux
Pour les soins dentaires, et de l’avis de nombreux dentistes, la communauté algérienne établie à l’étranger opte pour le pays. «Depuis l’année dernière, le système de santé en France, notamment la sécurité sociale, avec la carte vitale, prend en charge de nombreux soins dentaires qui ne l’étaient pas jusque-là mais pas tous les soins mais aussi à des tarifs conventionnés. Sinon, il vous faudra souscrire à une mutuelle et pas n’importe laquelle si vous souhaitez obtenir un remboursement des soins dentaires à 100% mais là encore les remboursements sont plafonnés. Quant aux soins dits de confort, ils ne sont pas pris en charge. C’est pourquoi je préfère venir me soigner au bled», souligne Abdelkader qui a eu à refaire complètement son dentier en France pour plusieurs milliers d’euros avant qu’il ne se rende compte que c’était du provisoire et qu’il fallait encore passer
à la caisse pour reprendre les mêmes soins ici en Algérie pour six fois moins chers «et ce pour des résultats nettement meilleurs», affirme-t-il. Comme lui, ils sont nombreux à opter pour les soins au pays.
«Je connais beaucoup de nos compatriotes qui viennent spécialement de France pour se faire soigner au bled et ce même pour l’extraction d’une dent qui revient en France à 34 euros dont 24 sont remboursés. Il suffit de multiplier ce montant par la parité au marché parallèle pour comprendre que ce choix est plus avantageux. Certains d’entre eux ont été soulagés de voir les restrictions sanitaires levées pour enfin entamer les soins». Outre un service moins cher, il y a aussi la qualité des soins prodigués «qui sont de haut niveau et qui n’ont rien à envier à ceux exécutés en France», soutient Abdelkader. Il ne manque pas
à ce propos de relever que le créneau des cliniques dentaires est désormais porteur. Selon lui, des amis français «envisagent de venir
se soigner en Algérie qui semble désormais rivaliser en la matière avec de nombreux pays. Seule la Hongrie, du fait des prix du billet d’avion pratiqués, concurrence actuellement l’Algérie en rapport qualité/prix», ajoute-t-il De son côté, M-A. H, dentiste à Tizi Ouzou, révèle aussi que de nombreux patients qu’il traite viennent de la diaspora. «J’ai des patients qui viennent me voir pour des soins dentaires. Je reçois des familles entières qui mettent à profit leurs vacances au pays pour se soigner», indique-t-il. En fait, le choix parfois est dicté, selon Abdelkader, par non seulement le rapport qualité/prix mais aussi par la réticence de nombreux praticiens en France qui n’aiment pas facturer leurs prestations pour échapper au fisc. «Ils négocient souvent sur la partie à payer pour ne pas avoir à tout déclarer».
Rachid Hammoutène