Le ministère de la Santé a organisé, samedi, une conférence thématique sur le cancer du sein. Médecins spécialistes, chirurgiens, oncologues, radiologues, nutritionnistes…ont dressé, à cette occasion, un état des lieux de la situation de cette pathologie.
Les spécialistes ont souligné dans leurs interventions l’importance du dépistage dans la réduction des risques de complications et même de mortalité. Ils étaient unanimes sur la question des programmes de sensibilisation autour de cette maladie qui devrait se faire durant toute l’année et pas qu’en octobre dit rose, ceci de par l’étendue de cette maladie, 14.000 cas ont été réenregistrés l’an dernier.
De prime abord, la radiologue Nadjia Chibane explique que le dépistage permet de découvrir la tumeur au stade primaire, dont la taille est petite, le traitement est moins coûteux et ne nécessite pas l’ablation du sein, qui permet à la patiente de mieux gérer cette maladie et se voit reprendre facilement le cours de sa vie. Elle indique que le diagnostic précoce diminue le risque de mortalité de 30%. Et invite toutes les femmes de plus de 40ans à s’orienter vers les centres de dépistage tous les deux ans, celui-ci comprend un examen clinique (mammographie) et une échographie si nécessaire, pour la femmes jeune (à partir de 25 ans) une IRM devrait être ajoutée à ces explorations dont la durée est rapprochée, à raison d’une fois par an. La radiologue se montre rassurante quant à la dangerosité des rayons utilisés dans le mammographe d’aujourd’hui, elle répond qu’ils sont de technologie avancée et que la dose des rayons a été diminuée de 30% et que cette radiation arrive à sauver plusieurs cas de cancer. La radiologue insiste sur la bonne lecture de ces examens auprès d’un spécialiste, et qu’il ne faudrait pas se contenter d’une seule et unique lecture.
Pour sa part, La chirurgienne en cancer du sein Hamida Guendouz informe que les sujets jeunes sont les plus concernés et revient sur l’évolution de la prise en charge de la maladie : «Aujourd’hui, les cliniques privées décongestionnent les places de l’hôpital, nous sommes passés de 50 à 60% de cancers précoces.» Cette maladie qu’elle qualifie de chronique s’avère multifactorielle et ses éléments déclencheurs peuvent être hormonaux, génétiques, diététiques, parfois même environnementaux. L’intervenante cite également un facteur important qui est le manque d’activité physique ou la sédentarité qui, selon plusieurs spécialistes, jouent un rôle prépondérant dans le déclenchement de multiples maladies. La chirurgienne salue également la prise de conscience de ces jeunes patientes qui priorisent leur santé et acceptent facilement l’ablation, mais constate que la prise en charge psychologique de ces patientes n’est pas disponible.
Nabiha Cheurfi