Référendum d’autodétermination :Un diplomate sahraoui appelle à permettre à la Minurso de remplir son mandat

L’ambassadeur sahraoui, Sidi Mohamed Omar, représentant du Front Polisario auprès des Nations Unies et coordinateur avec la MINURSO, a affirmé que le Conseil de sécurité est appelé aujourd’hui à mener une action palpable pour que la Minurso puisse remplir son mandat et permettre au peuple sahraoui d’accéder à son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance.
A la veille d’une séance du Conseil de la sécurité sur le Sahara occidental, M. Sidi Mohamed Omar a précisé, à l’APS, que le Conseil de sécurité avait créé « la Minurso » sous sa coupe en avril 1991 suite à l’acceptation par les deux parties au conflit en août 1988 du plan de règlement ONU-OUA avec une mission claire et précise, à savoir l’organisation d’un référendum d’autodétermination sans restrictions administratives ou militaires et conformément à un plan précédé d’un cessez-le-feu.
Le Conseil s’est attelé, depuis, à la prolongation du mandat de la Minurso sans parvenir à l’organisation du référendum d’autodétermination compte tenu du statu quo auquel qui caractérise le processus de paix en raison notamment « des entraves de l’occupation marocaine et la passivité du Conseil de sécurité sous l’influence de certains de ses membres actifs », a rappelé le diplomate sahraoui.
Pour M. Omar, le référendum d’autodétermination demeure « la seule issue vers le règlement pacifique, juste et durable de cette question de décolonisation », ajoutant que « toutes autres solutions ouvriraient la voie à certaines parties qui veulent dénaturer le caractère international de la cause sahraouie et faire durer la souffrance du peuple sahraoui pensant que les crimes de l’Etat d’occupation étaient prescriptibles ». Le représentant du Front Polisario a réaffirmé que « le peuple sahraoui est déterminé à recouvrer sa souveraineté sur tout son territoire national, quel qu’en soit le prix ». Abordant le rôle de l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU au Sahara occidental, en vue de la relance du processus de paix, l’ambassadeur sahraoui a souligné qu' »en dépit des efforts consentis par l’Envoyé personnel pour activer le processus de paix, il n’en demeure pas moins que le problème de fond demeure de mise, en raison de la corrélation entre l’absence de volonté politique chez l’Etat occupant marocain et la passivité du Conseil de sécurité à garantir la mise en œuvre entière du mandat de la Minurso ».
Partant, ajoute l’ambassadeur sahraoui, la démarche de certaines parties à limiter le rôle du Conseil de sécurité au « soutien aux efforts de l’Envoyé personnel » n’en est qu' »une tentative de justifier cette passivité et de transférer le centre de gravité de la gestion du processus de paix, du Conseil de sécurité à l’Envoyé personnel ».
                        — L’adhésion de l’Algérie au Conseil de sécurité, une valeur ajoutée pour la réalisation de la sécurité, de la paix et de la stabilité —
Répondant à une question sur le rôle que devra jouer l’Algérie aujourd’hui après son adhésion au Conseil de sécurité de l’ONU, l’ambassadeur sahraoui a affiché l’intérêt accordé à « la teneur de l’allocution du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, devant la session précédente de l’Assemblée générale (AG) de l’ONU, lors de laquelle il a affirmé que l’Algérie en rejoignant le Conseil de sécurité, sera  porteuse d’espoirs des peuples africains et arabes, et qu’elle est bien placée pour évaluer le prix à payer pour arracher la liberté et qu’elle ne renoncera jamais à son soutien aux causes justes ».
Cette allocution a aussi mis en exergue l’aspiration de l’Algérie à parvenir à mettre fin définitivement à la dernière colonie en Afrique, où tout un peuple au Sahara occidental, reste privé de son droit à l’autodétermination, à travers un référendum libre et régulier conforme au plan de règlement ONU-OUA adopté par le Conseil de sécurité et accepté par les deux parties en 1991, mais qui attend toujours d’être mis en œuvre ».
Le représentant du Front Polisario a estimé que l’allocution du président Tebboune se voulait une expression claire et forte de la position historique et ferme de l’Algérie en faveur des causes des peuples opprimés qui luttent pour leur libération, à leur tête les questions palestinienne et sahraouie, que l’Algérie a démontrée en termes concrets depuis le premier jour où elle a accédé au statut de membre non permanent du Conseil de sécurité en janvier 2024.
L’ambassadeur sahraoui a relevé que l’Algérie avait fait « des efforts colossaux » pour mettre un terme à l’agression sioniste brutale contre Ghaza, en dépit de l’opposition de certains membres du Conseil de sécurité.
Ces efforts ont été couronnés par l’adoption par le Conseil de la résolution 2728 (2024) avec le soutien de 14 membres, confirmant que « ‘l’adhésion de l’Algérie au Conseil de sécurité en qualité de membre non permanent constitue une grande valeur ajoutée en raison de son rôle pivot dans la réalisation de la sécurité, de la paix, et de la stabilité régionales et internationales, ainsi que la défense forte de la Charte des Nations Unies et de ses résolutions », a-t-il ajouté.
Concernant les avancées diplomatiques réalisées jusqu’à présent par la diplomatie sahraouie, il a souligné que l’acquis le plus important au niveau africain réside dans le renforcement continu de la place et de la présence de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) au sein de l’Union africaine (UA) et à travers ses partenariats internationaux.
« La préservation par la RASD de son statut international en tant que question de décolonisation à l’ordre du jour de l’Assemblée générale (AG) de l’ONU et de ses organes demeure également un acquis important pour le peuple sahraoui », a estimé le diplomate sahraoui.
Evoquant le rôle américain au sein du Conseil de sécurité, l’ambassadeur a souligné qu’en tant que « porte-plume » sur la question sahraouie, les Etats-Unis sont appelés à devenir un « contributeur sérieux et neutre à la réalisation d’une solution juste et durable qui ne peut reposer que sur l’exercice par le peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination et à l’indépendance ».
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