Avant- première de « La rose du désert », d’Oussama Benhassine: Hommage aux victimes des essais nucléaires de Reggane

Le court métrage « La rose du désert », écrit et réalisé par Oussama Benhassine, a été présenté en avant première, samedi dernier, à la cinémathèque d’Alger, en présence de la ministre de la culture et des arts, Soraya Mouloudji et d’Ahmed Rachedi, conseiller du président de la république, chargé de la culture et de l’audiovisuel.
Pour son premier film, Benhassine a choisi de raconter, en 30 minutes, les deux derniers jours d’un enfant de Reggane, et de son entourage, avant la date fatidique du 13 février 1960. Celle du premier essai nucléaire français dans le Sahara algérien, nommé « Gerboise Bleue ».
Si le sujet de fond reste les essais, le réalisateur choisit de ne les évoquer que vaguement à la fin de son film. Il opte plutôt pour un scénario réaliste qui montre, non les conséquences de la catastrophe, mais le quotidien des victimes avant l’explosion. En somme ce que celle-ci allait dévaster.
Inscrit dans le programme du ministère de la culture et des arts, célébrant le 60e anniversaire de l’indépendance nationale, « La rose des sable » se veut un hommage à toutes les victimes de ce crime abominable perpétré par le colonialisme français et dont les séquelles sont encore visibles .
Abbas, incarné par le jeune comédien Mohamed Benchakri, vit dans l’attente de nouvelles de son père, engagé dans la lutte contre l’occupation française.
Son quotidien est rythmé par les cours à l’école coranique du village, la vie familiale avec sa mère Mebarka (Teno Khilouli) et son grand-père Mouloud (Halim Zribei), et ses escapades avec sa chienne Zina.
Comme tous les villageois, ils ignorent totalement le triste sort qui les attend. Un jour qu’il se rend, comme à son habitude vers son lieu de jeu, une carcasse de véhicule militaire abandonné, il croise le chemin d’un convoi militaire qui transporte un prisonnier (Slimane Benouari) vers le camp de Reggane ou il servira de cobaye à cette expérience macabre.
Le sergent – Idir Benaibouche, découvre avec stupéfaction qu’il reçoit l’ordre de se rendre, avec ses hommes au « Point Zero » de l’explosion pour recueillir des échantillons, après l’explosion.
Pour le titre, le réalisateur explique qu’il s’agit d’une métaphore qui renvoie à cette rose de sable qui dure des siècles, comme les conséquences de l’explosion nucléaire qui persistent également durant des années.
Si l’œuvre met en avant un crime contre l’humanité et la nature, le réalisateur a choisi de lui insuffler un cachet humain et romantique, à travers ce petit garçon naturel et spontané, l’amour de sa mère et son attachement à son animal de compagnie. Sa séparation avec Zina lui cause énormément de chagrin.
Le personnage du grand-père est également important puisqu’il incarne le gardien d’un secret, celui de l’engagement de son fils dans la lutte armée. Un secret qu’il se garde de révéler même à son petit fils, de peur des représailles.
Hakim Metref