Elias Akhamok , spécialiste des maladies infectieuses: « Il faut valoriser les médecins de l’extrême Sud »
La réalisation de structures de santé constituent une véritable priorité au Sud et les régions reculées avec le souci principal demeure de se rapprocher du citoyen, a indiqué hier chef du service des maladies infectieuses à l’établissement public hospitalier (EPH) de Tamanrasset, le docteur Elias Akhamok.
« Il y a une véritable politique de rattrapage en matière de structures sanitaires dans le grand sud», a souligné le responsable sur les ondes de la Radio nationale, relevant une accélération de la réalisation de projets après un gel de quelques années. « L’EPH de Tamanrasset compte 240 lits et celui d’In Guezam de 60 lits est en cours d’achèvement. Des communes et les nouvelles wilayas frontalières sont dotées d’infrastructures et de personnel », se félicite til. Concernant la cartographie sanitaire, Akhamok explique que le souci principal demeure le rapprochement du citoyen et fait état du renforcement de l’action sociale. « L’urgence est de rétablir cette proximité et valoriser les médecins de l’extrême Sud », a-t-il renchéri avant de plaider pour l’installation d’une IRM à Tamanrasset. « La micro-spécialité doit toucher tous les algériens », a-t-il ajouté. Et pour cause, « les besoins du citoyens ont évolué, et au Sud beaucoup de couple n’arrive pas à enfanter, d’où la nécessité de palier à ce problème en rapprochant ces gens des structures de santé et leur permettre de se soigner chez des médecins hyperspécialisés », ajoute-t-il. « La micro spécialité doit toucher tous les algériens pour parer à la carence », poursuit le docteur.
Au sujet du service public, le spécialiste estime que pour le sud, il doit être réactualisé et non aboli. « Un médecin qui se retrouve sans moyens va régresser. Il doit être accompagné dans de grands hôpitaux et bénéficier de formations continues et autres avantages », soutient-il.
Pour lui, de nouveaux pôles sanitaires doivent émerger et la politique de décentralisation accélérée. s’agissant de la pharmacie centrale des hôpitaux.
« 40% des patients ne sont pas Algériens »
Se faisant le défenseur d’une formation locale qui tienne compte de la particularité de chaque région avec ces endémies, il juge nécessaire de ne plus appliquer les systèmes de santé classiques des années 80/90, mais plutôt suivre l’actualité sanitaire. Ainsi au sujet des pathologies qui caractérisent chaque région du pays, il cite comme exemple la diphtérie qui s’est amplifiée en 2023. « On oublie souvent que nous sommes un pays africain et que cette épidémie avait commencé au Niger avant d’arriver chez nous. Nos médecins doivent savoir ce qui se passe au pays et dans les pays limitrophes », insiste-t-il, rappelant qu’à l’hôpital de Tamanrasset 40% des patients ne sont pas des Algériens.
« Il faut réactualiser la vaccination, mais aussi formés des médecins généralistes qui sont la base et qui peuvent intervenir contre les maladies émergentes comme le choléra », a-t-il noté. En clair, développer le système de santé pour faire face à ces nouveaux paramètres
Rym Harhoura