Assurances : Réguler le secteur et protéger le consommateur

Le projet de loi sur les assurances, qui  comprend plusieurs mesures importantes, a été réétudié, mercredi, lors de la réunion du gouvernement. Le premier ministre, Nadir Larbaoui a consacré une partie de son intervention à ce dossier qui concerne  notamment la création d’une autorité de régulation des assurances, chargée de superviser le secteur, à même de garantir la protection des consommateurs.

Le projet de loi qui devait être initialement finalisé, fin 2023, en adoptant des réformes adaptées à la réalité économique et sociale actuelle, devra être parachevé incessamment.  De grandes transformations vont se faire de manière graduelle, en  contribuant de manière significative à l’évolution de l’économie nationale. Ces réformes engagées dans le secteur visent, selon Yasmine Kaouah,  directrice de la communication et relations extérieures de la Compagnie Algérienne des Assurances-CAAT, «à renforcer l’adaptation et la gouvernance des compagnies d’assurances et à renforcer le rôle des organes de contrôle, via l’autorité de supervision et  tout en améliorant le système de gestion et la qualité des services fournis aux assurés.»

La modernisation du secteur donnera accès, ajoute-t-elle, « à  une  meilleure couverture d’assurance, garantira la transparence, tout en encouragent la diversification des produits, à même de mettre sur le marché des offres innovantes pour répondre aux exigences des clients », citant à ce propos et à titre d’exemple, l’assurance Takaful, un nouveau modèle d’assurances soumis aux principes de la Chariaa islamique ; lequel permettra d’attirer une nouvelle clientèle réticente à l’offre classique.

Plusieurs autres impacts en découleront, ajoute-t-elle, notamment «l’accélération du processus de numérisation, un outil indispensable, et donc la mise en place de plateforme numérique, de souscription, d’indemnisation et paiement électronique.» Yasmine Kaouah estime que ces nouvelles mesures vont promouvoir la concurrence loyale, et en finalité « les consommateurs bénéficieront d’une meilleure qualité de produits.»

Mettant en relief l’importance des réformes engagées, l’expert financier, Souhil Meddah a dans ce cadre relevé que le secteur des assurances subit  deux problématiques. « D’abord celle liée à la concurrence interne, qui actuellement n’est pas vraiment encadrée », rappelant l’adoption par certaines agences de pratiques commerciales pas professionnelles. Il précise que l’autorité de régulation imposera des règles à respecter, dans le domaine de la concurrence, à commencer par la segmentation des tarifs, notant que certains tarifs actuels sont sous-estimés.

La deuxième problématique, souligne le même expert, est « la conséquence du fait que certains produits ne sont pas exposés  et donc très mal commercialisés ».   Il cite dans ce sillage, l’assurance-vie. Selon lui, « l’autorité de régulation pourra booster ces segments en réorientant ces produits vers des canons de placement. »

L’autorité de régulation, selon l’expert, aura un travail extrêmement important à faire pour restructurer le secteur, en particulier en coordonnant ses efforts avec  les autres autorités de régulation de la bourse ou celle relevant des établissements bancaires , permettant de mettre en place les opérations de classement collectifs de valeurs mobilières. Ce volet peut contribuer à rapporter annuellement près de 10 milliards de dollars à l’économie nationale via le secteur des assurances.

Mettant en relief le défi de la numérisation, l’expert affirme que la digitalisation est un processus qui facilitera l’accès aux services développés, innovants, et permettra de rationaliser les dépenses et le temps. En ce qui concerne la pension retraite, Souhil Meddah  estime que « les compagnies peuvent intervenir efficacement dans le cadre de la mutualisation de retraite, à travers les souscripteurs multidimensionnels appelés à être convertis en placement financier sur le marché de placement de valeurs mobilières. »

Samira Azzegag

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