Départ à la retraite: Une seconde vie est possible

La retraite n’est pas toujours synonyme de repos et d’inactivité. Certaines personnes, après une vie dédiée au travail, s’adonnent à leurs passions ou entament une nouvelle activité.
On rencontre ceux qui s’investissent dans la vie familiale et sociale et d’autres qui poursuivent carrément une carrière dans un cadre nouveau.
Nouredine, ingénieur et syndicaliste à la Sonatrach , confie que 11 ans après sa retraite, il reste toujours actif. «La première année était vraiment agréable. Je me suis bien reposé après plus de 30 ans de service. Je prenais tout mon temps, en particulier le matin, pour siroter mon café, lire mon journal, sortir prendre de l’air», dit-il. «Finis le stress et la circulation étouffante d’Oran », assène-t-il.
A 71 ans, le retraité poursuit ses activités de conseiller et consultant dans le droit du travail et du syndicalisme. «Je partage désormais mon temps entre ma famille et mon bureau. L’avantage est que je gère mon quotidien comme je le souhaite. Il n’y a pas de contraintes. J’essaie d’apporter mon expertise pour aider les travailleurs en litige avec leurs employeurs», raconte-t-il.
Jeune retraitée de l’éducation nationale, Khadidja n’a pas profité de sa retraite. Elle a postulé pour un poste dans une école privée. «Je ne peux rester toute la journée à ne rien faire. J’ai voulu continuer à exercer ma profession et garder le contact avec la vie active tout en aménageant mon temps», explique-t-elle. Elle enseigne 10 heures par semaine, ce qui lui laisse le temps de s’occuper de ses petits-enfants qu’elle accompagne dans leur scolarité.
Le grand vide
Si nos deux retraités et d’autre sont su se reconvertir, d’autres sont vite happés par l’oisiveté.
Rabah, 77 ans, technicien supérieur en hydraulique à l’Algérienne des eaux se souvient que durant plus de 30 ans, ses journées se succédé et se ressemblées même s’il faisait beaucoup de déplacements. «Les premiers temps, j’étais perdu, ne savant pas quoi faire. Peu à peu, je me suis mis au jardinage et à l’entretien de mes oliviers», confie-t-il.
Dans son village, près de Larbaâ NathIrathen, il a ouvert une pépinière où il vend différents plants et arbustes. «Mon bout de terrain se trouve dans un endroit magnifique. Nous sommes entourés d’une belle nature face au Djurdjura», affirme-t-il. «Mes petits-enfants remplissent ma vie. C’est un bonheur de les avoir à mes côtés», lance-t-il.
Mohamed, 65 ans et résidant à Alger, n’a pas eu la chance de décrocher un poste de travail après sa retraite. Ses problèmes de santé ont diminué sa force. «Je passe mes journées entre le café du quartier et les rendez-vous médicaux. Avec des voisins, des retraités aussi, nous squattons le jardin public de la Place 1er-Mai pour jouer aux cartes ou aux dominos», raconte-t-il.
Selon lui, il n’existe pas en Algérie des établissements dédiés aux seniors et activités de loisirs. Pour remplir son temps, il s’est inscrit aux cours d’alphabétisation pour apprendre l’arabe et pouvoir lire le livre Saint. «Je prévois de faire un pèlerinage avec mon épouse. Avec ma petite retraite, c’est un grand projet, mais je compte sur l’aide de mes enfants», avoue le retraité de la wilaya d’Alger.
Chaque retraité a son parcours et expériences. La retraite apporte de grands changements dans la vie de chacun. Elle peut être dans beaucoup de cas une reconversion, une occasion de sa consacrer à ses passions.
Une seconde vie est possible pour des milliers de retraités.
KarimaDehiles