Ahmed Taguiche, coach national de Handibasket : “Nous avons confirmé notre suprématie africaine”

Les jeux  para africains qui ont eu lieu récemment à Accra au Ghana ont vu la sélection nationale dames de Handibasket monter sur le toit du continent. Un titre ô combien mérité qui permet aux filles de jouer le tournoi qualificatif pour les jeux Paralympiques 2024 de Paris. Dans cet entretien, le sélectionneur national des filles Ahmed Taguiche revient sur l’aventure africaine et sa mission particulière de driver au même temps la sélection masculine, qui a terminé comme vice-championne.

Le handibasket national a une nouvelle fois trôné sur le continent en s’adjugeant le titre des jeux para africains chez les filles, alors que l’équipe nationale hommes a décroché la 2e position. Un commentaire ?

En tant que sélectionneur, je suis fier des filles et des garçons d’avoir tout donné pour honorer les couleurs nationales. Il s’agissait de la 1e édition des jeux africains qui ont connu une participation conséquente, à savoir sept équipes. D’habitude, trois à quatre nations répondent présentes dans le handibasket. Chez les dames, nous avons démontré toutes les qualités d’une équipe qui a été supérieure à tous les niveaux. A chaque match, nous n’avons laissé aucune place au hasard. J’ai recommandé aux joueuses de ne prendre d’en haut aucune équipe. Dans un sport collectif, la logique n’est pas toujours respectée. Plusieurs équipes données favorites sur le terrain, avaient été surprises par des formations combatives.

Pour ce qui est des garçons, ce fut particulier par rapport au manque de préparation, ainsi que la vacance du poste de coach national. Je ne pouvais pas tourner le dos à mon pays. J’ai donc assumé également le poste de coach national des hommes. En finale, le manque de préparation a fait hélas pencher la balance côté marocain. Je rends tout de même hommage aux joueurs, qui ont mouillé leurs débardeurs. Pour ce qui est de l’effectif, nous avons compté sur des joueuses issues du championnat. Pour les garçons, nous avons composé une équipe avec l’ossature de basketteurs du championnat avec trois éléments évoluant en Europe. La différence était plus dans la préparation et la stabilité.

La déception fut certainement très grande dans le camp des hommes, surtout que le sacre allait donner l’occasion à nos basketteurs de prendre part au tournoi qualificatif pour les jeux Paralympiques ?

L’équipe ne manquait pas de qualités collectivement et individuellement. Il fallait quelques détails pour décroche la médaille d’or. Après avoir raté de peu l’exploit, il faut s’attendre à ce que l’effet de la déception soit plus grand. De ma part, j’ai eu le grand plaisir de travailler avec des joueurs et joueuses professionnelles d’un comportement exemplaire.  Nous avons formé une famille qui a donné la plus belle image du handibasket national.

Après avoir remporté le titre féminin, l’équipe nationale va prendre part au tournoi décisif pour composter le ticket vers les jeux Paralympiques de Paris. Peut-on avoir plus d’information sur cette échéance capitale ?

La qualification pour les jeux Paralympiques 2024 va se jouer durant le mois d’avril prochain. Il y aura un tournoi de dimension mondiale auquel prendront part huit équipes, dont une de l’Afrique. Chez les filles, notre équipe nationale sera présente. Au terme de ce challenge, les équipes classées de la 1e à la 4e position se qualifieront pour l’événement paralympique. Il faut s’attendre à du très bon niveau avec la participation des meilleures sélections issues des cinq continents.

Quel sera le programme de préparation de l’EN ?

Nous allons établir une feuille de route chargée de regroupements et de matches de préparation. De mon côté, je préconise de croiser le fer avec les meilleures équipes sur le plan mondial. En Afrique, nous sommes les leaders. Il faut maintenant voir plus haut. Pour ce faire, il faut penser à des stages ponctués par des oppositions de référence. La joueuse a besoin de situer son niveau face à d’autres habituées aux grands rendez-vous. Pour que notre sélection féminine puisse progresser à grande vitesse, nous allons proposer de revoir le système de championnat.

Pensez-vous que huit mois vont suffire pour bien préparer le tournoi qualificatif ?

Nous avons le temps pour boucler notre programme de préparation. Après, il faut reconnaitre que les équipes qui prendront part au tournoi qualificatif aux JO 2024 ne viendront pas dans la peau d’une victime expiatoire. Si nous arriverons à jouer plusieurs matches amicaux, je pense que nous serons prêts pour jouer gros. En tant que meilleure équipe africaine, nous ne reverrons pas nos ambitions à la baisse et se contenter de jouer les seconds rôles.

Entretien réalisé par : Adel. K.

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