Campagne de sensibilisation sur les dangers des réseaux sociaux : Ensemble pour une société numérique responsable

L’usage des réseaux sociaux a connu une hausse fulgurante ces dernières années, en particulier chez les jeunes. Ils sont devenus omniprésents dans notre quotidien, influençant profondément nos vies personnelles et professionnelles.

Cette pénétration massive suscite de nombreuses préoccupations quant aux effets néfastes d’une utilisation abusive ou irréfléchie. Les dangers sont réels et variés, allant des problèmes de santé mentale à la désinformation, en passant par la dépendance et le cyberharcèlement. Face à ces défis et dans le but de promouvoir un usage plus sain et responsable de ces outils numériques omniprésents, le ministère de la Poste et des Télécommunications, en collaboration avec l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information, a lancé une campagne nationale de sensibilisation sur les dangers liés à l’utilisation des réseaux sociaux. Cette campagne, qui se déroule du 4 au 10 mai 2024 sous le thème «Pour une utilisation responsable des réseaux sociaux, protégeons-nous et protégeons notre société», vise à fournir aux utilisateurs des réseaux sociaux des recommandations préventives et des bonnes pratiques pour réduire les risques auxquels ils sont confrontés dans ces espaces virtuels, notamment en matière de fraude et d’escroquerie. Mais aussi de contribuer à atténuer les impacts négatifs de leur utilisation sur la formation de l’individu, l’héritage culturel de la société et la cohésion du tissu familial et sociétal.

Afin d’atteindre ces objectifs, un programme riche et diversifié a été élaboré au niveau des différentes wilayas du pays. Il comprend un ensemble d’activités et d’animations de proximité, notamment au niveau des universités, des écoles, des centres de formation professionnelle et des maisons de jeunes. Des caravanes sillonneront également plusieurs villes et villages. Des espaces et des stands seront, dans ce sens, dédiés dans les lieux publics pour sensibiliser les citoyens aux dangers d’une utilisation abusive de ces réseaux et les informer sur les moyens et les recommandations de prévention, ainsi que pour échanger des expériences et des discussions.

Des témoignages et des expériences vécues par des victimes des dangers des réseaux sociaux seront également recueillis et partagés. Cette campagne nationale mobilise l’ensemble des acteurs concernés. Le ministre de la Poste et des Télécommunications, Karim Bibi-Triki, a donné le coup d’envoi officiel de cette campagne à partir de l’Université d’Alger, en présence du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et des responsables d’organismes et d’institutions publics.

39% des affaires concernent des agressions contre les personnes

Dans son discours prononcé à cette occasion, le ministre a souligné «les progrès remarquables réalisés par l’Algérie au cours des quatre dernières années dans la mise en œuvre d’un programme visant à concrétiser les engagements du président de la République en matière de connectivité et d’accès à Internet». Il a mis en avant les ressources humaines considérables du pays, soulignant «la détermination du gouvernement à investir dans la jeunesse et à favoriser son développement, tout en appelant à une prise de conscience des risques liés à l’utilisation des médias sociaux et des technologies de l’information». La campagne, qui se déroulera sur une semaine, vise, selon Bibi-Triki, «à toucher toutes les couches de la société, des étudiants dans les universités aux citoyens dans les lieux publics, en passant par les institutions administratives et économiques».

Le ministre a souligné l’importance de cette sensibilisation, affirmant qu’«elle devait être le point de départ d’une dynamique visant à promouvoir une culture de sécurité en ligne». «L’utilisation généralisée d’internet dans la société algérienne, bien que bénéfique, comporte des risques auxquels les utilisateurs doivent être sensibilisés», dit-il. Et d’ajouter que«les aspects négatifs et les menaces associées à l’utilisation des réseaux sociaux doivent être compris et évités». «C’est dans ce contexte que la campagne nationale de sensibilisation a été lancée, avec la participation de divers acteurs de la société civile, des médias, des artistes et des producteurs de contenus», a-t-il indiqué. «Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’une approche holistique de la sécurité des systèmes d’information», a ajouté Bibi-Triki. Celle-ci complète, a-t-il dit, «les solutions techniques par des efforts de sensibilisation et s’inscrit dans la stratégie nationale de sécurité des systèmes d’information, récemment discutée lors d’un atelier spécialisé».

Au cours de cette journée de sensibilisation, les intervenants ont abordé divers aspects liés à la sécurité en ligne, notamment le cadre juridique des cyber-crimes, le rôle des services de sécurité, les directives pour les prévenir, ainsi que les impacts sanitaires et psychologiques. Les discussions ont également mis en lumière l’importance des normes éthiques à respecter dans l’utilisation des réseaux sociaux, soulignant ainsi la nécessité d’une utilisation responsable et éthique de la technologie. Les services de sécurité présents à cette rencontre ont souligné l’urgence pour les citoyens de prendre conscience des risques liés à la cybercriminalité et d’adopter des mesures préventives, des faits étayés par des données probantes. Nous apprenons ainsi que de 2017 à 2023, le nombre d’affaires traitées par les services de sécurité a accru de manière constante.

Bien que le nombre d’affaires résolues ait également augmenté, cet accroissement s’est fait à un rythme plus lent que celui des affaires traitées. En 2017, par exemple, le nombre d’affaires résolues s’élevait à 2.130, tandis que celui des affaires traitées était de 1.370. En 2023, ces chiffres sont respectivement de 5.138 et 4.375. Concernant la répartition des affaires par type de crime, les données fournies par les services de sécurité lors de cette journée révèlent que 39% concernent des agressions contre les personnes, 29% des crimes non précisés, 6% la vente illégale de biens en ligne, 2% des atteintes aux enfants et 22% des cas d’escroquerie en ligne.

Assia Boucetta

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