Résistance d’El Mokrani et De M’hamed Bougara : Un lutte acharnée contre le colonialisme

 A l’occasion du 153eanniversaire de la mort au combat du héros Mohamed Ben Ahmed El Mokrani, du 93eanniversaire de la création de l’Association des oulémas musulmans algériens (fondée le 5 mai 1931) et du 65eanniversaire de la mort au champ d’honneur du héros M’hamed Bougara (5 mai 1959), une conférence commémorative a été tenue, ce dimanche au musée du Moudjahid à Alger.

Intitulée «La coïncidence des épopées nationales dans le mouvement de résistance contre la colonisation française de 1830 à 1962», cette rencontre a été organisée en présence d’un groupe d’historiens et de docteurs. Parmi les intervenants figuraient le docteur Idir Hachi, membre de la commission mixte algéro-française histoire et mémoire, le moudjahid et historien Abdellah Athamnia, le Dr Hassan Makdori, ainsi que le président de l’Association des oulémas musulmans algériens, Abdelmadjid Birem. Les élèves du lycée Ahmed-Bedjaoui étaient également présents avec un vif intérêt pour l’événement.

La conférence a débuté par une présentation de la vie d’Ahmed El Mokrani par le Dr Idir Hachi. Ce dernier a souligné les origines familiales d’El Mokrani, descendant du royaume des Aït Abbès, liés au dernier sultan hafside de Bejaïa, Abou El Abbès Abdelaziz. Selon les dires de l’historien, El Mokrani a joué un rôle central dans l’insurrection de la Kabylie en 1871, où il a refusé toute reddition après la défaite, préférant affronter un procès devant un jury de colons plutôt que de se soumettre sans conditions. « Il était bien plus qu’un simple leader de la révolte, il était également un intellectuel et un combattant représentant les tribus», précise l’intervenant. Le décès de Cheikh El Mokrani le 5 mai 1871 a marqué un tournant dans l’histoire, mais son héritage a perduré. Il a été remplacé par Boumezrag El Mokrani et Hadj Bouzid, avant que Boumezrag El Mokrani ne soit capturé le 20 janvier 1872 et par la suite déporté en Nouvelle-Calédonie.

Pour sa part, l’enseignant et chercheur Karim Menacer a évoqué la personnalité exceptionnelle du martyr M’hamed Bougara et son expérience à la tête de la Wilaya IV historique, précisant que le martyr « dirigeait une wilaya aux spécificités différentes des autres wilayas en raison de sa position géographique et du poids politique et militaire de la France, ce qui a rendu difficile la lutte des moudjahidine et la fourniture d’armes ». Le chercheur a également raconté des détails sur la relation du chahid avec ses compagnons d’armes, et sur sa volonté d’organiser la IVe Wilaya historique sur tous les plans, ainsi que sa conviction quant à l’imminence de l’indépendance de l’Algérie, avant de tomber au champ d’honneur, un certain 5 mai 1959, lors d’un violent accrochage avec l’armée d’occupation française.

A cette occasion, le président de l’Association des oulémas musulmans algériens, Abdelmadjid Birem, a indiqué que cette rencontre « revêt plus d’une signification, à savoir que l’Algérie est riche de hauts faits et d’épopées qu’il faut exalter », mettant en avant « la maturité dont ont fait preuve les jeunes algériens à cette époque-là malgré leurs jeune âge, et leur sens de la responsabilité, ainsi que leurs nobles valeurs à inculquer chez les générations montantes ».Birem a également appelé à « saisir les opportunités pour s’inspirer de la riche histoire de l’Algérie, qui reflète notre identité et à partir de laquelle on puise nos valeurs, et tirer les enseignements des luttes et des hauts faits de nos aïeux ».

Au terme de la conférence, la moudjahida et ancienne ministre, Zhor Ounissi a été distinguée, ainsi que les enseignants intervenants.

Rostom Belgacem/APS

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