«Visions contemporaines» à la galerie Guessoum à Alger : Rayonnement de plasticiens

La galerie d’art Guessoum Antiquités à Alger accueille actuellement une exposition collective intitulée «Visions contemporaine». Pas moins de 35 artistes y exposent plus de 100 œuvres d’art. 

Le coordinateur de la galerie, Kamel Haddad, a expliqué que cette manifestation a pour but de regrouper des artistes algériens et les faire découvrir au public. «Chaque artiste propose quatre toiles où il exprime à sa manière sa vision de la vie», souligne-t-il. Etalé sur deux niveaux, le sous-sol de l’antiquaire, aménagé en salle d’exposition, abrite des œuvres accrochées ou positionnées ici et là, au-dessus d’un meuble qui date du siècle dernier, ou entre un bibelot et un miroir. En cette journée printanière, les visiteurs sont venus nombreux pour découvrir de nouveaux talents, retrouver leurs artistes favoris ou acquérir de nouvelles œuvres, proposées à des prix variant entre 40.000 et 80.000 DA.

Meriem Chaouane est autodidacte, issue d’une famille d’artistes. C’est son père qui l’a guidée, explique-t-elle, dans son exploration artistique. «Il m’incite à puiser dans la pureté de mon âme pour l’exprimer en art», confie-t-elle. S’inspirant de son entourage, la plasticienne propose des toiles de dimensions moyennes et grandes en peinture à l’huile. Elle cherche ainsi, comme elle le dit, à communiquer des impressions et des états d’âme, et à transmettre la sensibilité qui se dégage de l’humain et de son environnement. «Mon travail consiste à explorer l’universalité des sentiments et à les traduire par ma vision personnelle», poursuit-elle.

Abdelkader Rouabeh, de la wilaya de Bordj Bou Arréridj, est diplômé de l’Ecole supérieure des beaux-arts d’Alger en 1996. Formé par Choukri Mesli et Abderrhmane Aidoud, il propose des toiles en art abstrait cinétique caractérisées par des couleurs originales. En plus de son travail artistique, Rouabeh réfléchit à une manière de transmettre son art aux non-voyants en utilisant le braille pour transcrire sa vision, la thématique de ses œuvres et les émotions qu’il veut procurer à autrui. Selon l’artiste, il est difficile de dessiner au printemps. Pour lui, la création divine est à son apogée pendant cette saison. «Il m’est difficile de créer quelque chose durant cette période de l’année. Je choisis plutôt de me délecter de la beauté de la nature pour, ensuite, m’en inspirer», ajoute-t-il.

Leïla Boutamine, elle, dit avoir exposé ses toiles pour la première fois à 18 ans. Exerçant dans une agence culturelle et artistique, la plasticienne ne s’est jamais éloignée de l’art. Elle est également l’auteure de «Fantasia, une mémoire… un art», un ouvrage illustré par ses propres photographies artistiques. L’artiste centre son travail sur l’identité algérienne, son évolution et sa pérennisation face à la modernité. «En tant que plasticienne, tous les médiums sont bons pour s’exprimer», précise-t-elle.

Les toiles de Boutamine représentent des schémas géométriques à travers lesquels elle exprime ses profondes émotions et inscrit son langage sur la toile, pour traduire esthétiquement ses idées. L’artiste peintre précise ne pas avoir comme idée première de susciter des sentiments à travers son art, mais plutôt à établir un mode de communication avec ceux qui partagent sa sensibilité.

«Visions contemporaines» se veut une production artistique qui cristallise l’identité algérienne. Plusieurs autres artistes participants, tels Samia Cheloufi, Nacer Douadi, Saïd Djeffal, Dalila Toulmoutine, Djamel Rouis, Hakim Tounsi, se sont engagés à travers leurs créations à offrir une représentation variée et vivante de la réalité contemporaine du pays. L’évènement artistique se poursuit jusqu’au 24 mai prochain.

Souha Bahamid 

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