Alors qu’on disait son existence éphémère, voire épisodique, le moustique-tigre se plaît bien en Algérie, notamment au Nord. Vu pour la première fois en 2010 dans la wilaya de Tizi-Ouzou, après avoir traversé la Méditerranée dans les bagages d’un émigré de la région, le moustique tigre s’est installé progressivement, voire dangereusement en Algérie.
Avec une grande prolifération, il est désormais présent dans 60% du territoire national, notamment au Nord. Connu pour être un insecte tropical avec toutes les pathologies qu’il véhicule, le moustique tigre est porteur de virus tels que le «chikungunya», la dengue et le Zika. La période d’activité du moustique tigre s’étend de mai à novembre, avec une propagation croissante dans les zones urbaines de nombreuses régions. Ce moustique s’adapte facilement à différents environnements, ses œufs peuvent résister à la sécheresse pendant longtemps. Tous les ingrédients semblent lui plaire pour s’inscrire dans la durée en Algérie où toutes les conditions lui sont réunies. Aussi, ces derniers temps, de nombreux citoyens se plaignent de piqûres de moustiques sans trop savoir si c’est le moustique «domestique» propre à l’Afrique du Nord ou ce moustique tigre. Que de fois avons-nous assisté à des scènes de grattage de nombreuses parties du corps, le pied généralement, non couvertes, dans notre entourage.
Aussi, pour se prémunir contre ces piqûres de moustiques et au vu des cas signalés dans la région, l’APC de Boudjima (17 km au nord-est de Tizi-Ouzou) vient de rendre public un avis de sensibilisation de lutte contre la prolifération de ce moustique. Et ce en invitant la population à éradiquer et éliminer les habitats préférés et les sources de prolifération de cet insecte. Dans cet avis, l’APC de Boudjima a rappelé les gestes et la conduite à tenir émis par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et relayés par l’Institut Pasteur d’Alger. Avec le phénomène des pluies orageuses automnales, le moustique tigre affectionne cette période avec les innombrables poches d’eau stagnantes générées par ces pluies souvent chaudes. D’ailleurs, une des recommandations de l’APC est de vider tous les récipients et assécher les flaques d’eau après les orages. Ainsi, cette opération de sensibilisation lancée par l’APC de Boudjima devrait être étendue à toutes les communes, notamment celles au potentiel urbain élevé.
Rachid Hammoutène