Utilisation des eaux épurées : Le ministère de l’hydraulique met les bouchées doubles
Le ministère de l’Hydraulique veille à l’accélération de la mise en œuvre du programme national lié à la réutilisation des eaux épurées conformément aux instructions du président de la République. Ces eaux traitées seront orientées essentiellement à des fins agricoles et industrielles.
« Le secteur œuvre à la réalisation de plusieurs programmes en vue de prendre en charge les eaux usées à travers la mise en place des systèmes d’épuration au niveau national », a affirmé, jeudi, le ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal lors d’une plénière consacrée aux questions orales au Conseil de la nation. Selon lui, le raccordement au réseau de l’assainissement a atteint un taux national de 92%. « Malgré ces réalisations importantes, certaines régions du pays connaissent des carences en la matière », appuie-t-il, citant, à en ce sens, la région Est.
À ce propos, le ministre rappelle que son département a, déjà, lancé un programme de récupération des eaux usées pour une réutilisation dans les secteurs agricole et industriel. L’objectif, dit-il, est d’atteindre un taux de 60% des eaux récupérées. Ce programme avait bénéficié d’une enveloppe financière de 150 milliards DA, avec accord pour la réalisation de la première tranche d’un coût de 34 milliards DA sur trois ans (2023-2026). L’opération comprend le réaménagement de stations et de systèmes d’épuration des eaux usées, et leur acheminement aux périmètres agricoles.
Lancement des campagnes de dévasement des barrages
Concernant l’envasement des barrages, Derbal relève que son département a pris toutes les mesures nécessaires pour enrayer ce phénomène naturel qui réduit les capacités initiales de stockage de ces structures. Il précise dans la foulée le lancement des campagnes de dévasement, dont celle effectuée entre 2012-2018 au niveau de trois barrages des wilayas de Mascara, de Biskra et de M’sila. Cette opération a permis l’enlèvement de 16 millions m3 de boue. Une deuxième opération a été lancée en 2020 et se poursuivra jusqu’en 2025 et concerne plusieurs barrages parmi les plus affectés par l’envasement dans les wilayas de Khenchela, Mascara, Msila, Skikda, Bechar, Relizane et Aïn Defla. À ce propos, le ministre a souligné que le reboisement de manière étudiée des abords des barrages reste la meilleure solution pour anticiper ce phénomène.
A une question concernant l’extension des superficies agricoles irriguées, Derbal a rappelé que le e secteur consacre plus de 70% des eaux stockées annuellement à l’agriculture, en plus des facilitations accordées pour la réalisation des forages. Selon lui, outre les ressources conventionnelles, le secteur mobilise les ressources non conventionnelles (épuration et dessalement de l’eau de mer). « Pour ce qui des stations d’épuration des eaux usées, nous produisons 1 milliards de m3 par an. Nous en exploitons une partie dans l’irrigation », dit-il, ajoutant que l’efficacité de cette eau a été confirmée par les agriculteurs.
Toujours dans le cadre de la stratégie du secteur visant à assurer les ressources hydriques destinées à l’irrigation, le ministre souligné l’importance des grands transferts pour parer aux carences constatées dans certaines régions.
A. Mehdid