Prise en charge de la maladie  d’Alzheimer : L’ouverture d’unités d’accueil est une urgence 

 L’ouverture d’unités spécialisées dans la prise en charge des malades atteints d’Alzheimer, à travers tout le pays,  revêt un caractère d’urgence.

Le   Pr Souhila Amalou , cheffe d’unité Alzheimer au service de neurologie au CHU  de Blida s’est dit convaincue, ce mardi, lors  Lors d’une  journée de formation organisée, à Alger, par les laboratoires Bekker au profit des médias à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de lutte contre la maladie d’Alzheimer . Selon elle, ces unités  doivent ouvrir uniquement durant la journée afin  d’éviter et de retarder la perte d’autonomie chez les patients . Elle  épargneront  à  l’aidant familial le risque d’epuisement et de   burn-out .Selon elle, ces unités  de jour auront pour charge d’assurer les exercices de simulation cognitifs. Elle a fait savoir qu’en Algérie  le nombre de malades d’Alzheimer a doublé . Il est passé de 100.000 en 2014 à   environ 200.000 malades en 2018.

Alzeihmer est   considéré comme un problème de santé publique majeur et ses  conséquences sur le plan socioéconomique sont lourds. Dans le monde, a-t-elle rappelé, prés de 35 millions de personnes souffrent d’Alzheimer et  ce  chiffre pourra atteindre 66 millions en 2030 et 115 millions en 2050. En Algérie ou ailleurs, les chiffres risquent de doubler en vingt ans. Selon la praticienne, le diagnostic est souvent tardif   plus de 50% des  patients consultent en retard   d’où l’importance de la sensibilisation  pour un  diagnostic précoce.

L’implication de l’entourage retarde de dix ans les complications et  les traitements sont  asymptomatiques  et non  curatifs. Lorsque le diagnostic est posé  le diagnostic est posé le traitement spécifique doit être envisagé quelque que  soit l’âge.

La conférencière a rappelé que l’Alzheimer n’est pas une maladie génétique ni héréditaire  mais une susceptibilité génétique. L’hérédité est un facteur aggravant . Avec le vieillissement de la population, le développement de la spécialité de la gériatrie est une urgence et  elle  devrait être introduite dans le cursus universitaire,  dans les plus brefs délais.

La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative qui détruit progressivement, et de façon irréversible,  l’ensemble des fonctions intellectuelles. Ses symptômes   apparaissent ,   depuis au moins dix mois avec retentissement sur les activités de la vie quotidienne.

Les premiers signes  évocateurs de la maladie sont les troubles de la mémoire de faits récents personnels ou de factualité, les troubles des fonctions cognitives comme le trouble du langage ou manque de  mots. Ils se manifestent  aussi par les troubles des fonctions exécutives, la désorientation temporo-spatiale et plus rarement  par   des trouble du comportement. Pour freiner cette courbe ascendante, la spécialiste en neurologie met   l’accent sur la nécessité d’agir sur les facteurs modifiables tels que l’hypertension artérielle, le diabète, l’hypercholestérolémie et statine, l’obésité et la sédentarité. Elle conseille  une  alimentation riche en oméga-3  comme les sardines , au moins une fois par semaine , et la   pratique d’  une activité physique régulière.

Les traitements non-médicamenteux de l’Alzheimer par les thérapies non-médicamenteuses et les activités quotidiennes variées constituent l’élément central du traitement de la maladie d’Alzheimer et des autres formes de démence. Les différentes approches de stimulation et de réhabilitation cognitives sont conseillées pour maintenir les fonctions neuropsychologiques. « Tous ces exercices ont un effet favorable sur l’humeur et le comportement », explique le professeure   Amalou qui a ajouté  que les traitements médicamenteux sont un traitement symptomatique et non pas curatif.

Pour sa part, la présidente de l’association nationale des personnes atteintes d’ Alzheimer et de  Parkinson « Matensanich » Mme Dalila Abdelli, a lancé un appel aux plus hautes autorités  afin de reconnaitre  le statut des aidants familiaux. Selon elle, les textes de loi ont été publiés dans le journal officiel en   2019. Depuis, a-t-elle regretté, rien n’est fait.  Parmi les projets  de l’association figure l’ouverture  d’ouvrir un centre d’accueil de jour pour   améliorer le quotidien des malades   Pour le moment, l’unité de Blida est la seule structure qui s’occupe de ces deux catégories.

Les deux intervenantes ont mis enfin   l’accent sur la nécessité d’organiser  des sessions de formation au profit des aidants afin qu’ils comprennent  mieux  la maladie.

Samira Belabed

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