Entre réalité difficile et avenir prometteur

Peu médiatisés ou méconnus par le grand public. Peu importe la raison pour laquelle le commun des Algériens s’intéresse peu aux disciplines nautiques et subaquatiques. La seule réalité qu’il faudra soulever, voire reconnaître, est le fait que les disciplines qui se pratiquent en eau suscitent l’intérêt ou peut-être juste la curiosité de l’opinion publique locale.

A l’exception de la natation qui demeure la discipline mère de tous les sports aquatiques, les autres spécialités ne sont pas enracinées dans la conscience collective locale. Connaissez-vous Salim Ilès ? «Bien sûr ! Il a remporté plusieurs médailles dans des compétitions internationales. Il était le plus fort dans les Jeux méditerranées en remportant des médailles en or», nous répond-on.

Et que savez-vous de Jawad Sayoud ? «Il a fait des ravages lors des Jeux sportifs arabes», ajoute-t-on encore. Et qu’inspire, pour vous, le nom de Souad Cherouati ? «C’est une nageuse qui a offert à l’Algérie des médiales lors de différentes compétitions», rétorque-t-on. Personne ne sait, cependant, que Souad Cherouti (34 ans) est aussi une pièce incontournable dans la discipline de la natation en eau libre. Mieux encore, elle a composté son billet pour les Jeux olympiques de Paris dans la spécialité en question.

C’est dire combien le public sportif est peu imprégné des multiplies disciplines aquatiques ou encore subaquatiques. Sur le terrain, nombreux sont ceux qui les pratiquent dans l’anonymat ou presque. Et pourtant, les connaisseurs les classent dans la caste des chanceux. Au grand dam de ceux qui l’ignorent.

Ça leur permet, en effet, de dompter les vagues, de caresser les eaux de la Méditerranée, de découvrir les barrages et les rivières, voire la beauté envoûtante de l’Algérie. Que du bonheur. Mais devant le manque de moyens, certaines disciplines nautiques et subaquatiques risqueraient de clamser, néanmoins.

Et ce n’est pas exagéré. La menace est dangereusement réelle. Si rien n’est fait et en toute urgence, il y a risque d’atteindre le point de non-retour. Celui de leur disparition, tout court. Les dirigeants, les techniciens et les athlètes souffrent dans le silence. Ils gémissent sans que personne ne les entende. Outre le manque de moyens pédagogiques pour l’exercice de leur sport préféré, les athlètes se retrouvent, malgré eux, contraints de s’acquérir, avec leurs propres frais, le matériel nécessaire qui coûte cher. Il semble, ces derniers temps, que les autorités publiques, à leur tête le ministère de la Jeunesse et des Sports, ont pris conscience de la chose.

Des actions sont menées et d’autres devraient suivre, histoire de relancer ces sports. «Après une si longue période d’absence, nous constatons le retour du waterpolo. C’est déjà une bonne nouvelle qui ne peut que nous mettre du baume au cœur», se targue Mohamed Mouelfi, entraîneur de l’équipe nationale de la nage en eau libre. Le mois de juillet dernier, l’Algérie a enregistré le retour des épreuves de la Traversée de la baie d’Alger. Un retour tant souhaité, il a soulagé plus d’un.

Absente depuis 15 longues années, la Traversée de la baie d’Alger avait repris ses droits à l’occasion de la course en eau libre sur une distance de 5,3 km. Les responsables comptent même en faire une épreuve internationale. «Nous allons œuvrer dans le sens de faire de cette compétition un rendez-vous international», promettait le DJS d’Alger, Yacine Siafi. Du 17 au 20 de ce mois, les nageurs en eau libre auront une nouvelle opportunité d’étaler leurs compétences à l’occasion du festival national des jeux de plage à Aïn Témouchent. Des indicateurs prometteurs.

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