Pour la troisième fois consécutive, en quelques mois, le président de la République rencontre des responsables de médias nationaux pour entendre les préoccupations professionnelles et sociales du monde de la presse.
Une tradition qui reflète l’engagement d’Abdelmadjid Tebboune en faveur de la liberté de la presse et de la transparence de la communication gouvernementale. Cette proximité avec la presse s’est matérialisée dès son investiture. Il avait ainsi bousculé les rédactions qui attendent désormais impatiemment l’entrevue périodique accordée aux médias nationaux, où il n’hésite pas à remettre sur le tapis les sujets d’importance nationale et régionale avec une grande habileté et spontanéité, loin de la tension inhérente à la fonction critique du journaliste. Il a su instaurer à travers cette tradition médiatique non seulement une proximité, mais aussi une attitude de confiance au plus haut niveau de l’Etat à l’égard de la presse en tant que gardienne des intérêts nationaux. Tout cela s’inscrit, par ailleurs, dans un contexte de consolidation des médias dans leur rôle de quatrième pouvoir et digne de leur haute mission de défenseurs désintéressés du peuple et de l’intérêt national. Cette reconnaissance est de plus en plus visible dans cette volonté sincère d’apporter les changements nécessaires au secteur, à travers la promulgation de la loi sur l’audiovisuel et la presse écrite, en plus de la création de l’Autorité de régulation et du Conseil de déontologie.
Ce dispositif devrait permettre aux médias, une fois les décrets d’application publiés, de se prémunir contre des tentatives d’instrumentalisation ou des brasseurs d’affaires peu scrupuleux qui tentent de porter atteinte aux intérêts nationaux. Cette rencontre, qui a été une occasion pour ouvrir un débat profond sur les différentes questions nationales et régionales, constitue, selon Yahia Cherifi, chercheur en sociologie politique, «une démarche qui profite au président de la République qui est bien conscient de l’obstination de certaines attitudes héritées de la période précédente». Celles-ci, rappelle-t-il, «ont créé un réel fossé entre le citoyen et les institutions de l’Etat au point de ne plus croire à la nécessité de communiquer avec elles».
Au service de la cohésion et de l’intérêt national
«Le président de la République a démontré, à travers ses entrevues périodiques avec la presse, croire en son rôle et en sa capacité à transmettre fidèlement les préoccupations des citoyens. Il est dès lors plus efficace pour le chef de l’Etat de s’adresser directement aux Algériens à travers les médias pour qu’il n’y ait nulle rupture dans la communication avec la population», a-t-il expliqué, soulignant que «la population est bien consciente que cette démarche, à laquelle elle n’est pas habituée, tout comme les médias qui commencent à se familiariser avec ce contact direct avec le président de la République, découle des principes du président Tebboune qui croit en la liberté de la presse et en la liberté d’expression, qui sont les composantes fondamentales de l’Etat moderne et démocratique».
«A la lumière de toutes ces garanties et cette volonté politique manifestée par le président de la République à l’égard de la presse, celle-ci a le devoir d’être à la hauteur du discours politique des hautes autorités et de transmettre les préoccupations des citoyens avec tout le professionnalisme nécessaire pour que les institutions de l’Etat puissent les traduire dans les programmes de développement du pays», a indiqué le politologue. Elle a, ajoute-t-il, «une lourde responsabilité dans l’information de l’opinion publique et le renforcement de la cohésion nationale, notamment dans le contexte géopolitique actuel». Hamaza Bekaï, rédacteur en chef de la chaîne Echourouk News, a salué, pour sa part, cette initiative qui fut, dit-il, «une rencontre très importante au regard des changements que connaît la scène régionale et internationale».
«Nous avons abordé de nombreux sujets essentiels, et le président de la République a reconnu le rôle vital joué par la presse dans la défense des intérêts nationaux et en accompagnant l’évolution politique et économique qu’a connue le pays», a-t-il ajouté. «Mais aussi en faisant face aux contrerévolutions dirigées contre la nouvelle Algérie en tentant d’attiser les divergences pour aboutir à leurs fins abjectes», a-t-il poursuivi. Selon lui, «cette rencontre, qui intervient dans un contexte régional instable, notamment à nos frontières, vise avant tout à donner une nouvelle impulsion à la presse pour qu’elle soit plus efficace et à ne plus se contenter d’être réactive». Pour lui, «le monde des médiasa la capacité de combattre avec professionnalisme les informations malveillantes et de jouer un rôle actif dans le développement du pays et la préservation des intérêts de l’Algérie».
Les professionnels des médias ont émis, selon le même responsable, «le souhait de voir ces rencontres devenir périodiques pour favoriser le débat informé». Devant cette démarche constructive, conclut-il, «on ne pouvait pas ne pas proposer parallèlement à la nouvelle loi sur l’information l’élaboration d’une stratégie qui protège le journaliste au sein des entreprises médiatiques».
Assia Boucetta
Commentaire : Une démarche constructive

Le président de la République a reçu, mardi dernier, des directeurs et responsables de médias nationaux. Cette rencontre, qui faut-il le rappeler n’est pas la première du genre, a été pour le chef de l’Etat une occasion pour notamment écouter les préoccupations socioprofessionnelles du monde des médias nationaux.
De prime abord et au-delà des teneurs de la rencontre, il y a lieu de s’étaler sur certains aspects qui renseignent, si l’on peut dire, sur le rapport qu’entretient le président Tebboune avec la presse, lui qui dans le 6e engagement de son programme sur la base duquel il a été élu n’a pas caché son ambition de faire du quatrième pouvoir le fer de lance de la liberté d’expression. En effet, il s’est engagé pour que la presse soit véritablement «libre, plurielle et indépendante, respectueuse des règles de professionnalisme, de l’éthique et de la déontologie, érigée en vecteur de l’exercice démocratique et protégée de toute forme de dérive ». Un engagement électoral qui s’est, dès 2020, concrétisé et est devenu imprescriptible à la faveur de la révision de la loi fondamentale qui consacre dans son 54e article qui énonce que «la liberté de la presse écrite, audiovisuelle et électronique est garantie ».
La réforme du secteur de l’information et de la communication est pour le chef de l’Etat un objectif qui s’imbrique avec le train des mesures de refonte engagé pour que l’Etat de droit, la démocratie et la citoyenneté soient un fait, une pratique et un exercice au quotidien. Dans ce formidable élan, toute une batterie de dispositions a été élaborée pour que, non seulement, le monde des médias jouisse pleinement de sa liberté, mais surtout soit immunisé contre toute instrumentalisation et à l’abri de toute éventuelle pression quelle que soit sa provenance. Force est donc de reconnaître que la démarche de Tebboune puise son origine de sa conviction qu’il faut s’attaquer au problème et non à ses conséquences. Préparer le terrain juridique pour que le journaliste renforce le front intérieur, à l’aune des guerres de la quatrième et même de la cinquième génération où les fake-news et les attaques cybernétiques sont de redoutables armes, est en soi une avancée, ouvrir les canaux de communication pour que les professionnels des médias puissent exercer leur métier en toute transparence est, convenons-en, une victoire non pas uniquement pour la presse mais pour le citoyen.
Dans cet ordre d’idées, Tebboune a donné l’exemple et compte bien l’ancrer à tous les niveaux. Effectivement dès son élection, il a imposé un nouveau mode communicationnel qui tranche diamétralement avec les pratiques du système banni. Ses rencontres périodiques avec la presse nationale pour débattre de toutes les questions, même des sujets qui pourraient fâchés en sont l’illustration parfaite. Ces rencontres ont forgé, par voie de conséquence, une proximité constructive entre le chef de l’Etat et le journaliste. Des rapports qui font justement fi des lignes éditoriales. Et la rencontre de mardi dernier au cours de laquelle Tebboune a tenu à saluer de vive voix le rôle imminent des médias dans la défense de l’intérêt national. A quelques jours de la célébration de la Journée nationale de la presse qui coïncide avec le 22 octobre de chaque année, il n’est pas exclu que le président de la République fasse des annonces phares au bénéfice de la corporation des médias. Cela va dans l’ordre naturel de ses convictions et de son indéfectible engagement pour la consolidation du quatrième pouvoir.
Amirouche Lebbal
Bouton retour en haut de la page