Formation des chômeurs : Un atout de la politique de l’emploi

Pour augmenter leur chance d’accéder au marché de l’emploi, des formations sont organisées régulièrement au profit des bénéficiaires de l’allocation chômage afin de leur permettre d’obtenir un diplôme et une qualification dans de diverses spécialités.

Au total, 88.000 places pédagogiques du secteur de la formation et de l’enseignement professionnels ont été attribuées au profit des bénéficiaires, sans qualification, de l’allocation de chômage, afin de leur permettre de poursuivre une formation pour la session d’octobre. Ces formations qualifiantes de courte durée (3 à 6 mois) sont destinées à aider les personnes sans diplôme à trouver un emploi et à se développer professionnellement.

L’Anem qui avait lancé deux plateformes numériques,«Taahil» et «Takwin», en collaboration avec le secteur de la formation professionnelle, vise à assurer l’orientation, l’accompagnement et l’affectation de cette frange de jeunes. Selon les derniers chiffres communiqués par l’Agence, pas moins de 100.000 bénéficiaires de l’allocation chômage avaient achevé leur formation durant les deux dernières sessions de formation professionnelle, à savoir la session d’octobre 2022 et celle de février 2023. Pour favoriser ainsi leur retour à l’emploi, des formations dans des spécialités exigées par le marché de l’emploi leur sont proposées pour accroître leurs aptitudes, leurs compétences et leurs qualifications. Il s’agit pour certains de découvrir un métier ou un secteur d’activité pour les initier au processus de recrutement et éventuellement pouvoir accéder à un emploi qui correspond aux besoins exprimés par une branche professionnelle, alors que pour d’autres, c’est l’occasion de confirmer un projet professionnel.

«La formation des chômeurs figure en haut de la pile de la politique publique de l’emploi», selon Farid Kourtel, expert international en économie et affaires administratives. Il affirme que «cette approche vise avant tout à rapprocher les chômeurs, y compris les diplômés, du marché du travail». Il faut savoir, dit-il, que «le cursus universitaire est plus théorique que pratique, d’où l’intérêt de ces formations qui sont à même de garantir une meilleure employabilité aux chômeurs à la recherche d’une insertion dans le monde du travail». Il est admis en effet, ajoute-t-il, que le contenu pédagogique enseigné ne répond pas toujours aux besoins du demandeur d’emploi dans un milieu productif, c’est pourquoi le secteur de la formation professionnelle leur propose des stages de recyclage ou de préqualification qui répond largement au concept investissement-formation. «Le chômeur stagiaire continue, toutefois, à percevoir son allocation chômage jusqu’à son insertion ou sa reconversion professionnelle», fait-il remarquer.

Faciliter le processus d’intégration

La formation assure, dit-il, «une meilleure employabilité, sachant que la probabilité pour un chômeur formé de retrouver un emploi est supérieure à celle d’une personne non formée». Il explique dans ce sens que l’investissement dans la formation des compétences qualifiées est un besoin essentiel pour le développement économique d’un pays, d’autant plus qu’après de longues années de chômage, le jeune perd ses aptitudes professionnelles acquises durant son cursus universitaire ou professionnel. « Il est donc nécessaire de maintenir cette qualification tout en la réadaptant aux besoins en mutation constante du marché du travail», précise-t-il. Pour l’expert, «l’impact du suivi d’une formation professionnelle sur le retour à l’emploi est évident sur le moyen terme, d’où l’intérêt des formations de courte durée qui sont, d’ailleurs, très recherchées par les demandeurs d’emploi».

«Cela peut faciliter le processus de leur intégration et probablement faire émerger l’idée de créer une micro-entreprise à la faveur de cette remise à niveau professionnelle», note-t-il. L’Etat ne peut pas, de l’avis de l’économiste, «continuer à prendre en charge des jeunes qui refusent de s’investir professionnellement et la formation est un des instruments de lutte contre le chômage, puisqu’elle permet de rebondir et de mettre en œuvre un projet».

«La formation dédiée aux chômeurs et la théorie de la qualification du capital humain sont admises dans tous les pays qui veulent assurer une meilleure efficacité à leur ressource humaine», fait-il observer, soulignant que «cette approche qui est largement soutenue par les pouvoirs publics favorise la création de micro-entreprises et évite à cette catégorie de tomber dans la précarité». Pour lui, «une formation d’adaptation au poste de travail est, souvent, adossée à une offre d’emploi, car l’allocation chômage n’est pas une fin en soi». En conclusion, il appelle «les demandeurs d’emploi à saisir cette opportunité pour se former et évoluer professionnellement, afin d’éviter d’être un fardeau pour la société».

Assia Boucetta

 

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