Rentrée scolaire : Le souci des fournitures

A chaque fin de mois d’aoît et début septembre, c’est le même rituel pour de nombreuses familles : les courses pour la rentrée scolaire. Dans les magasins de vente d’articles scolaires, les rangées de cahiers, agendas, trousses à l’effigie des héros des plus jeunes s’alignent. Le décor ne fait pas que des heureux. Et pour cause, pour la plupart des parents, le retour des classes est financièrement stressant, car ils trouvent des difficultés à faire face aux dépenses. Ils le disent ouvertement. «Vraiment, j’ai mal au cœur quand j’y pense», exprime sincèrement Youcef, père de quatre enfants, âgés de 6 ans à 17 ans. «Envoyer mes enfants en classe, c’est incontestablement coûteux.
Je me demande parfois si réellement l’éducation est gratuite», ajoute-t-il. Autre témoignage. «Il faut compter une moyenne de 15.000 DA par enfant juste pour l’achat des articles scolaires et c’est sans compter les vêtements, les chaussures, le transport scolaire et les dépenses qui interviennent au cours d’année», regrette une mère de deux enfants, âgés de 8 ans et 13 ans.
Le plus frustrant dans tout ça, fait-t-elle remarquer, est que les listes des affaires scolaires communiquées par les enseignants sont souvent exagérées et surtout n’ont rien avoir avec celle dévoilée par le ministère de l’Education nationale. «C’est vraiment l’enfer. Heureusement, cette année, mes parents m’aident sur certains points», confie-elle, non sans rappeler que l’année dernière, elle s’est endettée pour faire face aux achats.
Dans un magasin de fournitures scolaires (Kouba, Alger), ce n’est pas encore le grand rush. Un père de famille venu avec ses deux enfants, âgés de 6 et 9 ans, dira : «J’estime qu’il est encore tôt. Mais une bonne affaire, ça ne se loupe pas. Un centime de moins, c’est déjà bien. Chaque samedi et chaque jeudi, je guette la moindre occasion», dit-il. «La semaine dernière, je me suis rendu du côté de la place des Martyrs. Devant un magasin de vêtements pour enfants, un vendeur proposait des sacs-à-dos à 2.700 DA. J’ai pu l’avoir à 2.000 DA», raconte-t-il.
En bon conseiller, il dira qu’il faut toujours garder l’œil ouvert car certains magasins font des promotions à la rentrée. «Cela peut valoir le coup de faire quelques kilomètres de plus, surtout si vous avez plusieurs cartables à remplir. Les prix ne sont pas les mêmes dans un supermarché ou un magasin spécialisé», fait-il remarquer.
Sinon, il a soutenu que la rentrée scolaire est un moment de grandes dépenses et les parents trouvent souvent toutes les peines du monde à pouvoir gérer le budget tellement la cherté est partout. «Anormal ! Chaque année, on assiste à la même chose. Rien n’est fait pour baisser les prix.
C’est certain qu’il y a quelque chose qui ne va pas», dit-il. «Face à l’inflation, des familles comptent leurs sous et recourent souvent à la réutilisation d’une partie du matériel de l’année précédente, notamment pour les sacs-à-dos, les classeurs, l’ardoise. D’autres parents optent pour des objets de seconde main…
A chacun son astuce pour obtenir des fournitures à moindre coût», souligne-t-il.
Le gérant d’une papeterie s’attendait à une légère baisse des prix cette année. Il a reconnu toute de même que financièrement, ça va encore exploser. «Le prix d’un cahier de 96 pages est de 85 DA. Un cahier de 120 pages est à 150 DA alors que celui de 192 pages à 200. On peut s’attendre à une baisse qui ne dépassera pas les 5 DA. Il ne faut pas rêver», énumère-t-il. Il a relevé que des parents anticipent pour acheter une partie des fournitures sans que ça fasse un trou dans le budget avant de compléter le tout le jour J.
A. H.