Relance du Barrage vert : L’engagement concluant de l’Etat

Un atout économique majeur
DEPUIS DJELFA Où IL S’EST RENDU, LE 29 OCTOBRE DERNIER, dans le cadre d’une visite de travail et d’inspection, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a donné le coup d’envoi du projet de relance du barrage vert. Ce projet grandeur nature a pour vocation de créer de la richesse dans de vastes régions du pays grâce à ses dimensions environnementales et économiques nouvelles.
Dans la région d’El Maâlba (commune de Djelfa), le chef de l’Etat a inspecté le lancement de la première phase du projet, prévoyant le reboisement de 400.000 ha d’ici à 2026. Dans le cadre de ce projet, il a été procédé dans cette région à la plantation de différentes espèces d’arbres sur une superficie de 70 h. Le projet de relance du barrage vert vise à porter sa superficie de 3,7 à 4,7 millions d’hectares dans les zones steppiques à travers 13 wilayas, 183 communes. L’engagement résolu du président Tebboune répond à une nécessité urgente. Le phénomène de la désertification, devenu une préoccupation de nombreux pays, gagne du terrain depuis des années, notamment en Afrique. En Algérie, il suffit de faire une virée dans les Hauts-Plateaux pour constater de plus près les amoncèlements de sable, des dunes «volantes», là où autrefois se répandaient à perte de vue des espaces verts. Les changements climatiques expliquent en grande partie le développement périlleux de ce phénomène naturel. L’espace saharien chez nous représente 87% du territoire. Si l’Algérie n’est pas à l’abri des conséquences fâcheuses de la désertification, ses engagements, notamment dans le cadre de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification et d’autres mesures prises dans ce cadre lui ont permis jusqu’ici d’y faire face. Dans ce sillage, la Direction générale des forêts (DGF) a inscrit la relance du projet du barrage vert dans ses priorités à l’horizon 2035. De projet pionnier, les pouvoirs publics envisagent d’en faire un bouclier pour freiner la désertification, mais aussi un levier de développement d’autant plus qu’il concerne une quinzaine de wilayas. Ce qui était un des grands chantiers qui ont mobilisé, durant les années 1970 et 1980, les jeunes dans le Service national sera ainsi relancé à travers la mise en œuvre de nouveaux préceptes liant développement durable et lutte contre la dégradation des terres et la sécheresse. Dans un document de la DGF, il est rappelé que cette «démarche s’inscrit dans le cadre de la politique nationale de lutte contre la désertification et d’aménagement du territoire qui tient compte des impératifs du développement socioéconomique des régions arides et semi-arides». La relance s’inscrit aussi en droite ligne avec l’accord international sur la gestion durable des terres pour atteindre la neutralité de la dégradation de celles-ci d’ici à 2030. Les Objectifs du développement durable (ODD), selon le même document, visent ainsi à restaurer 350 millions d’hectares de terres forestières dégradées d’ici à 2030. Tout cela vise à assurer un environnement propice à la création de richesse, à la croissance économique, à la sécurité alimentaire et à la stabilité sociale. La première tranche du programme pour l’année 2023 touchera 183 communes et près de 800 localités. La mise en œuvre du plan d’action pour la relance du barrage vert concerne trois types d’interventions. Outre les opérations de plantation, figurent des actions de protection et d’autres structurantes orientées directement vers les populations rurales, à travers la mobilisation de la ressource en eau, l’énergie et le désenclavement. Dans un pays où il y a lieu de revitaliser les territoires ruraux et de diminuer la pression sur les villes du Nord, la fixation des populations, le lancement d’activités économiques est conditionné par la fixation des dunes, la distribution de panneaux solaires car le barrage vert n’est plus seulement un bouclier, mais un espace de dynamique socioéconomique. Le mouvement associatif sera impliqué dans les différentes opérations de relance du barrage vert qui traduit aussi à sa manière ce souci de réhabiliter la citoyenneté active.
Samira Belabed