Aïssam Zemmal, expert en économie et entreprise : «Un impact positif pour le bâtiment et le marché du travail»

Le programme AADL étant l’un des plus importants dans le secteur du bâtiment. Il contribue à atteindre les objectifs fixés par les pouvoirs publics pour booster la croissance, redynamiser l’économie nationale et pour améliorer la compétitivité. C’est ce qu’assure l’expert en économie et en entreprise, Aïssam Zemmal. «Ce type de programmes est une aubaine pour les acteurs opérant dans ce secteur. Il contribue à consolider ce dernier, à pérenniser les entreprises et à résorber une partie du taux de chômage», estime-t-il. Comme l’AADL, rappelle-t-il, fait appel à des entreprises locales pour la réalisation de ce programme, l’outil de production national s’en trouve préservé. «Plus la demande sur l’habitat est forte, plus il y aura des programmes de logements. Ce qui ne peut être qu’une bonne chose pour nos entrepreneurs. Ce programme va permettre à ces derniers de se maintenir sur le marché qui s’est pratiquement écroulé durant la pandémie sanitaire, de renflouer leurs caisses, d’assurer les salaires des employés et de renouveler leurs équipements et matériels», indique-t-il. Par ailleurs, comme il est exigé des entreprises concernées de respecter rigoureusement les délais de réalisation, cela contribuera à renforcer leurs performances et améliorera leur image de marque. «Ce qui augmentera leurs chances d’obtenir d’autres marchés, que ce soit des projets AADL ou autres. Cela, sans oublier les bureaux d’études, d’architecture, d’ ingéniorat qui auront tout à gagner s’ils réussissent à obtenir des marchés dans le programme AADL. D’autant que les ressources financières pour la réalisation de ce type de logements sont mobilisées d’une façon générale. Ainsi, les entreprises n’auront pas à trop souffrir des retards dans les paiements», explique-t-il. Les ouvriers auront également l’occasion, poursuit-il, de travailler pour de longues durées. «Les ouvriers, d’une manière générale, effectuent des travaux temporaires. Plus ça dure, mieux, c’est pour eux. Ce que les programmes AADL peuvent leur garantir vu que la durée de réalisation peut aller jusqu’à deux ans. En outre, comme il s’agit d’un programme gouvernemental, bénéficiant d’un contrôle permanent, les employés n’auront pas à se soucier de leur sécurité sociale ni de retards dans l’octroi de leurs salaires», remarque-t-il. Ce type de programme, observe-t-il, est un marché fructueux également pour le groupe Sonelgaz, Algérie Télécom et la SEAAl. «Ces derniers, en plus des travaux à effectuer sur les sites pour assurer l’électricité, l’eau et le débit internet pour les habitants, gagneront des milliers de nouveaux abonnés et donc, des revenus supplémentaires», conclut-il. L’expert en économie, Mourad Kouachi, pense aussi que ce programme crée une grande dynamique dans le secteur de l’habitat et de la construction, fournissant par la même occasion de nombreux postes d’emploi directs et indirects. «Ça va booster le secteur des services et du commerce, dans le domaine de la restauration, entre autres, de télécommunication… Mais surtout, l’industrie nationale des matériaux de construction. La demande sur ces matériaux dynamisera le secteur, renforcera la concurrence et rendra les produits plus compétitifs», soutient-il.
UNE STABILITÉ SOCIALE POUR LES BÉNÉFICIAIRES
D’un point de vue social, la sociologue Radhia Saïfi révèle que ce programme apporte une grande stabilité aux bénéficiaires et préserve leur pouvoir d’achat. «Grâce à ce programme, ces derniers ne sont plus contraints de faire des économies pour la location ou pour l’acquisition d’un logement. Chercher une location la moins chère possible est très stressant et les déménagements répétés perturbent essentiellement les enfants», constate-t-elle. Les cités AADL étant mieux contrôlées et mieux surveillées, il y a moins d’agressions, de vols, de consommation de drogues ou autres produits prohibés. «Ces logements contribuent à améliorer la qualité de vie des citoyens, les résultats scolaires et réduisent certaines maladies et même le taux de mortalité causé par le stress», souligne-t-elle. Seulement, note-t-elle, il faut dire que les retards dans l’attribution de ces logements sont très contraignants et stressants pour les bénéficiaires. «De même que l’éloignement de certains logements octroyés des établissements scolaires et des commerces, notamment», conclut-elle.
Farida Belkhiri