Alima Abdat présente «Telle une chair tatouée»: Des fragments d’existence en poèmes  

Lors d’une rencontre littéraire organisée, samedi dernier, à la librairie Chaïb-Dzaïr d’Alger, la poétesse Alima Abdat a présenté son nouveau-né littéraire, «Telle une chair tatouée», un recueil poétique écrit, l’année dernière, et publié récemment aux éditions Anep.

Dans ce recueil de poésie de cinq chapitres, l’auteure déploie avec délicatesse et justesse des mots en fragments d’histoires émotionnelles et existentielles, des souvenirs d’enfance, ou encore des impressions, et des bribes de vie.

«Les souvenirs ne surgissent pas d’un passé extérieur. Ils sont en nous comme des gravures indélébiles taillées dans la chair», explique-t-elle, «d’où le titre du livre».

Le premier chapitre du livre nommé «Des lieux», Alima Abdat évoque trois emplacements géographiques l’ayant fortement marquée. «Batna pour mes origines et ma ville natale. Alger ma mère d’adoption et Ghaza ma blessure», confie-t-elle. Le drame, qui secoue depuis plus d’un mois, l’enclave martyre vient donner une actualité tragique au poème, «L’oiseau du soleil» écrit il y a plus d’un an et est décrit par les lecteurs comme un véritable chef-d’œuvre d’émotion et de sensibilisation. En utilisant des métaphores puissantes et des descriptions captivantes, Alima Abdat parvient à transmettre tout le désespoir et l’injustice vécus par le peuple palestinien. Le second, «des murmures de mémoire», selon elle, les émotions et les ressentis qui naissent n’ont pas un retour au passé, elles restent gravées dans un présent qui s’obstine à s’enfermer dans le révolu. Le troisième chapitre, «des méditations», est un questionnement sur ce qui parle à l’humain en langage de signes, il aborde des réflexions d’ordre philosophique et métaphysique, la poétesse s’inspire de son entourage pour donner vie à ses vers. S’agissant de l’avant-dernier chapitre, «Elle et Lui», il traite les relations de couple, la relation humaine la plus complexe d’après la poétesse. Avec une plume délicate mais percutante, elle revient sur les situations relatives au couple, à savoir les retrouvailles, la séparation et les questionnements. Enfin, «Ecume de plume» regroupe les émotions liées aux problématiques d’écriture de prose. Pour elle, la poésie n’est pas d’aligner des mots sortis d’un dictionnaire, la quête des mots est une tâche extrêmement pénible. «Pour écrire, nous avons besoin de contraindre une langue, et de nous imposer à elle. De lui faire dire ce qu’elle ne veut pas dire», déclare l’écrivaine.

La rencontre littéraire s’est achevée par une vente-dédicace, offrant au public l’occasion de découvrir au mieux la poétesse et l’enseignante de l’Université d’Alger qui a publié en 2019 «Colères, qu’êtes-vous devenues ?» aux Editions D’ores, et «Puisque tu es la mer» en 2021 paru à l’Anep.

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