Le secteur privé appelé à investir le secteur bancaire : Nécessité de réduire le capital social exigé, selon Finabi Conseil

Comment attirer les investisseurs privés locaux vers le secteur bancaire ? Sur cette question le cabinet de conseil spécialisé dans le pilotage de la performance financière Finance and Business Intelligence (FINABI conseil) souligne dans une analyse rendue publique qu’il est impératif de procéder à la réduction du capital social minimum exigé et de considérer le secteur comme prioritaire dans la nouvelle loi sur l’investissement.

«Le secteur bancaire en Algérie n’attire ni les investisseurs locaux ni étrangers. En effet, aucune banque n’a été agréée depuis 2008! La dernière autorisée à effectuer des opérations de banque a été Salama Banque en 2008 détenue par des investisseurs étrangers. Aucune banque privée n’est détenue ni majoritairement ni minoritairement par des investisseurs locaux. Le paysage bancaire ne compte plus que 6 banques publiques et 13 privées. La Banque d’Algérie ayant retiré l’agrément du Crédit agricole en 2021», a souligné le président de FINABI conseil, Chabane Assad.  Selon lui, plusieurs causes expliquent  cette stagnation.

«Cependant, dans cette analyse, nous nous sommes focalisés sur le capital minimum exigé pour expliquer cette situation. Nous avons effectué au niveau de Finabi Conseil une étude sur le capital social minimum exigé en France, en Suisse, en Tunisie et à l’Union monétaire de l’Ouest africain, ensuite nous l’avons comparé à l’exigence réglementaire en Algérie», a-t-il souligné, avant d’ajouter que «les résultats sont édifiants». Pour ne citer que ces exemples, le capital social minimum pour autoriser une banque en France et en Suisse est respectivement de 5 millions et de 10,417 millions d’euros.

En Tunisie, il est de l’ordre de 15,57 millions d’euros et de 15,24 dans l’Union monétaire de l’Ouest africain (l’UMOA comprend actuellement  le Bénin, le BurkinaFasso, la Côte-d’Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo). En Algérie, le capital social minimum exigé est de 20 milliards de DZD. L’équivalent de 136, 35 millions d’euros, soit 9 fois le capital exigé en Tunisie et dans l’UMOA et  14 fois celui exigé en Suisse.

«Cette exigence d’un capital pléthorique permet d’avoir des ratios prudentiels confortables mais réduit l’intérêt d’investisseurs potentiels innovants qui pourraient changer le paradigme du secteur bancaire algérien», souligne Finabi Conseil qui juge important de réduire cette exigence règlementaire pour les banques classiques et l’adapter pour les fintechs dans la nouvelle réglementation bancaire.

W.O.H

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