2e jour des travaux de la session de l’APW de Tipasa: La réutilisation des eaux usées en débat

Au deuxième jour des travaux de la troisième session ordinaire de l’année en cours de l’APW de Tipasa, qui se sont tenus hier, plusieurs dossiers ont été inscrits à l’ordre du jour

Il était ainsi question des procédures prises dans le cadre de la réutilisation des eaux usées traitées dans l’irrigation, les branchements au gaz de ville, plus spécifiquement la situation des colonnes montantes, l’état des lieux inhérent aux locaux à usage professionnel inexploités à travers l’ensemble des communes et, enfin, la  situation prévalant dans le centre touristique d’El Beldj. Si le premier jour des travaux de la session de APW, tenu le 6 novembre, a été consacré principalement à l’adoption du budget primitif de l’exercice prochain, le deuxième jour des travaux a connu l’inscription de plusieurs questions, notamment d’ordre socioéconomique. C’est le cas du dossier de la réutilisation des eaux usées traitées dans l’irrigation. Une question que les membres de l’APW jugent très importante et décisive pour l’avenir de l’agriculture qui représente l’une des vocations premières de la wilaya, d’autant que ces dernières années, le manque de précipitations a eu un impact grave sur la capacité de mobilisation des eaux de surface et souterraines. À telle enseigne que l’apport des barrages de Boukerdène de Sidi Rached et Bouroumi qui alimentent ordinairement les périmètres d’irrigation du Sahel Algérois et de la Metidja dans la wilaya de Tipasa est quasiment nul en cette campagne agricole. Les chiffres fournis en ce sens par le directeur des ressources en eau lors de la session d’hier sont fort illustratifs. Le barrage de Boukerdène, d’une capacité de stockage de 105 millions de mètres cubes, ne contient actuellement que 3,8 millions M3. Un seuil très bas mobilisé prioritairement à l’AEP au détriment de l’irrigation pour reprendre les propos du directeur local des ressources en eau. Le barrage Bouroumi, l’autre source d’irrigation à Tipasa, connaît la même tendance baissière avec un taux de remplissage de 9,10%. Fort heureusement, avec les autorisations de forage octroyées aux agriculteurs, nombre d’exploitations agricoles ont pu faire face aux aléas climatiques. Pour l’année actuelle, 7.275 ha ont bénéficié d’irrigation, soit 12% de la surface totale utile (SAU) de la wilaya, estimée à 61.180 ha. Toutefois, les deux importants périmètres d’irrigation à Tipasa ont atteint une capacité de couverture en termes d’installation quelque 18.488 ha, rayonnant respectivement sur un périmètre de 15.600 ha dans la Mitidja et un peu plus de 2.280 ha dans celui du Sahel algérois. Durant cette campagne, 600 ha de ces périmètres ont bénéficié d’un apport en matière d’irrigation d’appoint pour la céréaliculture. Force donc, constatent les élus de l’APW, que le recours aux eaux usées traitées pour l’irrigation n’est plus une option d’appoint, mais une des solutions pour rattraper le déficit en pluviométrie qu’enregistre la wilaya d’année en année, d’autant plus que les dernières instructions en ce sens du président de la République, comme le soutient le président d’APW,

Délais optimaux

s’inscrivent parfaitement dans le cadre de la mise en œuvre de cette solution dans des délais optimaux. Dans son exposé, le directeur des ressources en eau a estimé que le volume des eaux usées traitées actuellement à travers les trois stations d’épuration en service à travers la wilaya est de 5 millions de mètres cubes annuellement. Soit respectivement 4861 m3 par jour au niveau de la Step de Chenoua, 4.739m3/j à Hadjout et 5.507 à Koléa, en attendant la mise en service de la Step de Bou-Ismail. Pour que les eaux traitées dans ces trois step soient réutilisées en irrigation, le directeur des ressources en eau fait savoir que cela nécessite l’intégration d’un traitement tertiaire. Une troisième étape nécessaire à ce que les eaux traitées soient aux normes des paramètres microbiologique définies dans la réglementation en cours. Une réglementation qui encadre également le type de culture à irriguer avec les eaux traitées par le système tertiaire. Selon toujours le directeur des ressources en eau, les step de Tipasa, Hadjout et Koléa peuvent irriguer respectivement à hauteur de 100% des exploitations des deux premières circonscriptions et à 81% pour la troisième. «Une station d’épuration est actuellement en réalisation à Menaceur. Elle sera la première à être dotée d’un système tertiaire dans la wilaya», indique le même directeur qui fait savoir que le système tertiaire qui dotera les trois Step déjà opérationnelles consiste en la réalisation d’un bassin de filtration, conçu justement pour la réutilisation après traitement des eaux usées pour l’irrigation. Le wali de Tipasa, Abou Bakr Essedik Boucetta, a, quant à lui, rappelé le caractère spécifique du dossier à prendre avec toute la précaution requise, tout en mettant en œuvre les outils nécessaires et pratiques, après l’entrée en vigueur des textes d’application régissant ce créneau. En résumé, la wilaya de Tipasa doit préparer le terrain pour que la réutilisation des eaux usées traitées soit effective dès que toutes les conditions soient réunies, et ce, dans les meilleurs délais.

Amirouche Lebbal

Bouton retour en haut de la page