La région ouest de la wilaya de Boumerdès connaît des perturbations récurrentes dans l’alimentation en eau potable. Pour des raisons diverses, les familles dans les communes d’Ouled Moussa, Khemis El-Khechna, OuledHadadj, Hamadi, Larbaatach, voient l’eau couler dans leurs robinets une fois par 3 ou 4 jours. Cette situation perdure, selon certains témoins, depuis l’été 2021.
Chabane, qui a déménagé dans son appartement à la cité AADL de Khemis El-Khechna, ne cesse de déplorer la sècheresse des robinets. «Mes voisins et moi-même sommes tout le temps stressés à cause du manque d’eau. Nous avons installé des citernes pour ne pas rater l’arrivée de l’eau. Elles se remplissent automatiquement. Des fois, il n’y a personne à la maison pour refaire nos provisions d’où l’obligation de dépenser de l’argent pour une citerne pour être sûrs d’avoir de quoi cuisiner, se laver», a-t-il lancé, tout en affirmant qu’ils ont frappé à toutes les portes pour régler le problème, en vain.
Cet état des lieux de l’AEP dans cette partie de la wilaya, le chef du service AEP à la direction des ressources en eau de Boumerdès, Ali Berabah, l’impute au manque de précipitations de ces dernières années. «L’AEP dans ces communes se fait à partir des nappes phréatiques via les forages. Toutefois, le renouvellement de cette ressource peine à s’effectuer à cause de la faible pluviosité. Autrement dit, les nappes s’épuisent et les besoins en eau sont de plus en plus importants», fait savoir le responsable.
La wilaya de Boumerdès est approvisionnée par plusieurs sources entre autres les eaux superficielles, à savoir les barrages de Kaddara (Kharrouba) et Taksebt (Tizi Ouzou). «Le principal apport vient de Taksebt, avec 60 000 m2 par jour. Mais ce volume change selon le taux de son remplissage. Nous attendons les prochaines précipitations pour augmenter le volume d’eau dédié à notre wilaya qui pourra atteindre les 100 000 m3 par jour», a-t-il encore ajouté.
Pour pallier le manque de pluie et assurer un approvisionnement constant en eau potable, le président avait mis en place un programme d’urgence qui consiste en la construction de stations de dessalement dans certaines wilayas côtières. «A ce titre, Boumerdès a bénéficié de deux stations qui s’ajoutent à celle de Cap Djinet 1 qui produit 100.000 m3 par jour. La station de Corso est en service depuis septembre dernier avec un apport de 80.000 m3 par jour. Un véritable soulagement en termes de tension sur l’AEP», a soutenu Berabah.
L’autre projet très attendu par les trois wilayas, Alger, Boumerdès et Tizi Ouzou reste la station de dessalement de Cap Djinet 2 avec une capacité de production de 300.000 m3 par jour. «Le délai prévisionnel pour la réception de cette station est à la fin de l’année 2024. Ce grand projet, une fois finalisé, mettra un terme aux perturbations de l’AEP dans la wilaya. C’est vous dire que nous l’attendons avec impatience», s’est-il exprimé.
Dans ce sillage, la commune d’Ouled Aissa a bénéficié d’un réservoir d’eau d’une capacité de 1.000 m3. Mise en service la semaine dernière, cette structure hydrique alimentera près de 2.000 foyers qui souffraient depuis des années de perturbations dans l’approvisionnement en eau potable. «Nous voyons l’eau dans nos robinet une à deux fois par 10 jours. Nous passons notre temps à chercher où remplir nos bidons. Avec ce réservoir, j’espère que la situation va s’améliorer», a confié un habitant de la commune.
En attendant la mise en service des projets des ressources en eau comme la station de Djinet 2 et les forages au programme de la wilaya, certaines localités connaîtront toujours des perturbations de l’AEP.
Karima Dehiles
