Célébration de la Journée mondiale des droits de l’enfant : Émouvants témoignages de petits Palestiniens

UNE JOURNÉE INTERNATIONALE de solidarité avec l’enfance en Palestine a été organisée, ce lundi au CIC, à Alger, par le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et des Conditions de la femme à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale des droits de l’enfant.

«Mais de quel droit des enfants parlez-vous ?» C’est par cette interrogation que la petite Palestinienne Hala Daoud Djallil, membre du Parlement arabe des enfants, a entamé son intervention, par vidéoconférence. Son témoignage est poignant et renseigne sur les atrocités auxquelles font face aujourd’hui les Palestiniens, particulièrement les enfants. La petite Hala souligne que lors de cette Journée mondiale des droits de l’enfant, qui coïncide avec le 20 novembre de chaque année, tout un chacun doit être interpellé sur ce qui se passe à Ghaza. «Toutes les 10 minutes, un enfant tombe en martyr. Est-ce que de ce droit que vous parlez ? Les enfants à Ghaza ont soif et ne trouvent pas de quoi se nourrir. Ils ont peur des bombardements. La plupart ont perdu leurs proches. Il y a encore des enfants sous les décombres. Nos écoles sont attaquées et nos hôpitaux sont dépourvus de moyens», a-t-elle relaté avec une voix vibrante. Avec la situation qui empire de jour en jour, la petite Hala a fini son intervention par une interrogation : «Où est-ce qu’il est notre droit à la vie consacré par les conventions des Nations unies ?»

Les enfants algériens et des autres pays arabes (Egypte, Libye, Tunisie…) qui ont participé par vidéoconférence ont élevé leurs voix pour interpeller l’opinion internationale à réagir contre l’agression sioniste contre Ghaza. Dans une déclaration d’Alger de soutien lue à cette occasion devant la ministre de la Solidarité et plusieurs membres du gouvernement et des représentants d’institutions onusiennes, les enfants algériens, membres du Parlement arabe des enfants, ont affiché leur tristesse et exprimé leur entière solidarité.

«Nous refusons ces agressions contre l’humanité perpétrées à l’encontre de nos frères Palestiniens empêchés de vivre leur enfance et d’avoir une vie paisible. De l’Algérie, nous exhortons les pays du monde d’unir leurs forces pour préserver les droits des enfants palestiniens et de leur apporter toute l’aide nécessaire», a souligné la représentante des enfants algériens.

LES CONVENTIONS INTERNATIONALES BAFOUÉES

Dans son discours, la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et des Conditions de la femme, Kaoutar Krikou, a souligné que la célébration de cette Journée mondiale des droits de l’enfant est imprégnée de tristesse et de désarroi au vu de ce qui se passe en Palestine. «Il aurait été souhaitable d’évoquer les acquis depuis 34 ans, depuis que les Nations unies ont décrété le 20 novembre Journée mondiale des droits de l’enfant et de parler des droits des enfants à la vie, à la scolarisation et à une vie sereine. Sauf que la situation actuelle est tout autre à Ghaza malheureusement.

A quoi bon disserter sur des conventions consacrées sur papier et bafouées dans la réalité avec toutes les cruautés subies par les enfants palestiniens», a-t-elle déclaré. Et d’ajouter : «Nous nous interrogeons sur le degré de mise en œuvre des dispositions des conventions internationales, notamment celles en relation avec la protection des droits des enfants ou celles qui consacrent les droits des peuples à l’autodétermination.» En réitérant son soutien indéfectible au peuple palestinien, la ministre a appelé à fédérer les efforts pour apporter aide et protection à cette frange vulnérable.

«GHAZA, UN CIMETIÈRE POUR LES ENFANTS»

De son côté, la représentante du bureau de l’Unicef en Algérie, Katarina Johansson, a estimé que cette année, le cœur n’est pas à la célébration. «La douleur et le deuil de voir la vie et l’avenir de milliers d’enfants détruits nous imposent de commémorer au lieu de célébrer. La Journée mondiale de l’enfance est pour nous l’occasion de nous interroger, ensemble : protégeons- nous vraiment leurs droits ? Leur donnons-nous l’espace nécessaire pour s’exprimer et nous parler du monde qu’ils souhaitent ?» Elle fera observer que «nous devons l’admettre. Dans de nombreux endroits, nous assistons à une crise des droits des enfants. Nous les avons laissés tomber. Les crises que vit le monde actuellement sont des crises aggravées de l’enfance.

En Palestine, au Soudan, en Syrie, au Yémen, au Sahel et dans trop d’autres pays, des milliers d’enfants sont tués, mutilés, déplacés, traumatisés et privés de famille, d’école, de soins les plus élémentaires. En d’autres termes, ils sont privés de leur enfance». Evoquant la situation qui prévaut en Palestine, Johansson a rappelé que «Ghaza est devenue un cimetière pour les enfants avec plus de 400 tués ou blessés chaque jour», alors que le Soudan vit la plus grande crise de déplacement d’enfants dans le monde avec 2,9 millions d’entre eux qui ont fui leurs maisons à cause de conflit. A cela s’ajoute le changement climatique qui, d’après elle, impacte aussi en premier lieu les enfants. «Les vagues de chaleur les privent d’aller à l’école, les inondations entraînent la destruction des infrastructures de santé et la séparation des familles, la pénurie d’eau provoque une résurgence des maladies…», a-t-elle énuméré, avant de conclure qu’«il est inacceptable, qu’en 2023, des centaines de milliers d’enfants ne rêvent que de rester en vie, d’avoir une famille, un toit, d’être soignés, d’être protégés des si graves violences ou d’en être des témoins. Les droits des enfants sont des droits humains avant tout. L’Unicef appelle à la paix pour chaque enfant».

Wassila Ould Hamouda

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