Sommet du GECF d’Alger : La sécurité énergétique, un enjeu de taille

Des experts spécialistes dans les relations internationales et les sciences économiques ont salué, lundi à Alger, les efforts de l’Algérie visant à asseoir les bases d’une sécurité énergétique durable, grâce aux investissements engagées dans le domaine des énergies fossiles et renouvelables.

Intervenant lors d’une conférence-débat organisée à l’Ecole nationale supérieure du journalisme, sur le thème de « la souveraineté sur les ressources naturelles et la sécurité énergétiques », les professeurs Mohamed Djamaï, Raïd El Masri et Acif Molhem ont d’abord expliqué que la notion de souveraineté est aujourd’hui plus que jamais, une condition de survie pour nos sociétés et nos économies et « cette souveraineté doit avant tout être énergétique ». Cette souveraineté est, selon eux, d’autant plus indispensable que le contexte géopolitique actuel est marqué par le retour des rapports de force, le choc des puissances et l’hégémonie de certains pays occidentaux.

Pour le Dr. Djamaï, l’Algérie a un rôle fondamental dans les discussions qui seront engagées, dans ce sens, lors du prochain Sommet des pays exportateurs de gaz (GECF). Selon lui, les principaux enjeux de ce Forum tournent autour de la problématique de la sécurité énergétique et « l’Algérie, qui figure parmi les 5 grands pays producteurs de gaz, a son mot à dire sur cette question ».

Afin d’assurer un approvisionnement régulier et constant à leurs clients, les pays producteurs devraient insister lors du 7e Sommet du GECF sur la nécessité de préserver le modèle actuel de contrat, à savoir les contrats à long terme. « Les pays membres du Forum vont réitérer leur soutien au rôle fondamental des contrats gaziers à long terme avec des prix indexés sur le pétrole pour assurer un approvisionnement constant en gaz », ont indiqué les conférenciers.

Par ailleurs, l’expert en énergie, Dr Acil Molhem, a estimé que l’énergie gazière à de beaux jours devant elle, « même si l’on parle maintenant beaucoup plus des énergies renouvelables et de la transition énergétique ». Selon l’expert qui  supervise un centre d’études politiques à Moscou, le passage aux énergies renouvelables nécessite souvent le recours à l’utilisation du gaz qui devrait exister encore pour au moins une centaine d’année ». Et d’ajouter que le gaz naturel est une « ressource abondante, propre et fiable, mais irrégulièrement répartie au plan géographique », et par conséquent très convoité pour accompagner la transition énergétique.

Un minimum de cohésion au sein du GECF

A la question de savoir si le prochain Sommet d’Alger verra la création d’une nouvelle organisation regroupant les pays producteurs et exportateurs de gaz, à l’image de l’Opep, les experts ont fait remarquer que le Forum jusqu’à aujourd’hui ne joue pas le même rôle que l’OPEP ou l’OPEP+, au point de vue quotas de production, mais les échanges de point de vue et d’informations entre ses membres ont pratiquement le même objectif.

Selon eux, les membres du GECF vont quelque part chercher à poursuivre leurs échanges et coopération dans un minimum de cohésion à l’image de l’OPEP+ pour s’adapter à l’évolution des marchés, des corridors des échanges, et surtout aux éventuelles compétitions entre exportateurs qu’ils soient ou non membres du Forum.

Les experts affirment qu’en l’état actuel, le GECF assure n’avoir aucune envie de fixer de quotas de production, et ne pas posséder de mécanismes de contrôle efficaces sur le prix du gaz à l’international. Mais rien n’empêche qu’à l’avenir la situation du marché gazier pourrait pousser à la création d’une opep de gaz.

Lyes Mechti    

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