Diversification des ressources économiques : La machine mise en branle

Pour l’Algérie, la diversification économique constitue un enjeu stratégique et figure parmi ses priorités. Le gouvernement œuvre à réussir la transition d’une économie rentière, basée, essentiellement, sur les ressources des hydrocarbures, vers une structure plus variée de la production nationale et des échanges commerciaux.
Des mesures ont été prises par les pouvoirs publics à l’effet d’atteindre une croissance soutenue, de rééquilibrer la balance commerciale, tirer vers le haut les exportations et conforter la sécurité et la souveraineté économiques. Par définition, la diversification économique engendre le renforcement de la productivité et favorise la création d’emplois. Tous les efforts du gouvernement vont dans ce sens. Inspiré des engagements du chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, le programme de relance et de renouveau économiques vise le changement des paradigmes et l’instauration d’une nouvelle approche qui se veut pragmatique pour asseoir un nouveau modèle économique basé sur la diversification de la croissance et l’économie de la connaissance. Tebboune a plaidé pour «l’engagement d’une nouvelle politique de développement indépendante de la rente pétrolière, laquelle doit continuer à être un précieux levier de croissance économique et non pas l’essentiel». Pour y parvenir, l’approche participative et inclusive est mise en avant. Pour la première fois, les organisations patronales ont été reçues par le chef de l’Etat. Une rencontre nationale a été organisée en 2020, à Alger. Elle a regroupé tous les acteurs concernés par ce renouveau économique pour sortir avec une feuille de route consensuelle. Ce signal fort renseigne sur la détermination à renforcer la production hors hydrocarbures pour répondre à la demande locale et sortir de la position de mono-exportateur. La valorisation de la production nationale manufacturière, agricole, touristique et de services est parmi les recommandations émanant de la rencontre qui encourage l’entrepreneuriat des jeunes. Le secteur privé, qui a été exhorté à apporter sa contribution en matière d’innovation et de création de start-up, est fortement soutenu et accompagné par le gouvernement qui aspire à développer l’économie de la connaissance et du savoir.
L’économie en chiffres
Il est également question pour l’Exécutif de retrouver les nuances chromatiques dans l’économie. Une feuille de route vise à développer l’économie verte à travers le recyclage et la valorisation des énergies renouvelables. La transition énergétique constitue un grand chantier économique. Un intérêt est, en outre, donné au développement de l’économie bleue à travers un programme de relance du secteur de la pêche et de l’aquaculture. A cela s’ajoutent les efforts déployés pour développer l’économie blanche, souvent associée à l’industrie pharmaceutique. L’Etat aspire également à développer l’industrie de l’automobile et à recourir à l’intelligence économique (le numérique) pour développer les secteurs à forte valeur ajoutée, tels que l’agriculture et l’industrie. Le secteur minier n’est pas en reste. Il connaît un dynamisme sans précédent. Il suffit de citer le projet d’exploitation de la mine de fer de Gara Djebilet, considérée comme l’une des plus grandes mines de fer à travers le monde. L’économie nationale a enregistré en 2022 une croissance de 4,6% et celle-ci devrait atteindre 5,6% d’ici à la fin 2023 grâce aux performances réalisées dans plusieurs secteurs. Si l’on se réfère à la loi de finances de 2023, le secteur agricole devrait enregistrer un taux de croissance de 6,9% en 2023, 5,5% en 2024 et 5,7% en 2025. L’industrie, dont l’ambition est de contribuer à hauteur de 15% au PIB, devrait enregistrer un taux de 8,5% en 2023, puis 9,6% et 9,3% durant les deux années suivantes. Le secteur du bâtiment et des travaux publics enregistre des performances. La diversification économique n’est pas restée au stade de slogan. En effet, des réalisations, notamment en matière d’exportations hors hydrocarbures qui ont atteint la barre des deux chiffres, sont à signaler. La logique fait aussi qu’il ne peut y avoir de diversification en l’absence d’investissements. Sur le plan législatif, l’acte d’investir est encouragé par la promulgation d’un nouveau code des investissements et la nouvelle loi sur le foncier industriel qui accordent des facilitations et plus d’avantages, notamment fiscaux. Les résultats commencent à apparaître. L’Agence algérienne de la promotion des investissements fait état de projets d’investissement auprès de ses guichets uniques.
Wassila Ould Hamouda