Abderrahmane Raouia, Finances «Le dispositif des bureaux de change est peu attractif»

Le ministre des Finances, Abderrahmane Raouia, a affirmé, jeudi dernier, que l’absence des bureaux de changes à ce jour est due à l’absence de demandes en ce sens. «Les investisseurs ne manifestent pas d’intérêt pour cette activité du fait du peu d’attractivité financière», a précisé le ministre lors d’une plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN), consacrée aux questions orales.
Au député qui a demandé de prendre des mesures  drastiques pour éradiquer le marché parallèle de la devise, suggérant même  de criminaliser la vente, le ministre a évoqué un plan visant la diversification de l’économie nationale. «Toutes les transactions seront alors traitées de manière stricte et rigoureuse», a-t-il assuré.  «Ceci permettra, en plus de l’introduction des technologies, de rationaliser les dépenses de l’Etat et d’en finir avec le marché parallèle  de la devise», a-t-il soutenu. A une question sur la possibilité de procéder à une exonération fiscale (TVA) et de droit de douane sur l’importation des véhicules, le ministre a affirmé qu’une telle éventualité aura une incidence financière considérable sur les équilibres économiques et ne s’inscrit pas dans le sillage de la politique de rationalisation des subventions. «Ces avantages sont consacrés à des catégories spécifiques», a rappelé Raouia citant, entre autres, «les victimes de la guerre de Libération nationale, les enfants de martyrs  handicapés, les personnes à mobilité réduite en milieu civil et celles qui achètent en devises sur fonds propres  un véhicule utilitaire».  A une question relative au cahier des charges lié à l’importation de véhicules, le ministre a indiqué que ce dossier ne relève pas de ses prérogatives.
«Toutefois, les pouvoirs publics sont conscients de la situation et des mesures vont être prises», a-t-il renchéri. Concernant la nomination des commissaires aux comptes, le ministre, tout en évoquant le processus de  leur installation et leurs missions, a mis en avant «la transparence du processus». L’Etat  a adopté la réforme du régime juridique des professions comptables à travers la loi n°10-01 du 29 juin 2021 qui garantit la mise en place de mécanismes visant à assurer la transparence dans la gestion. «L’instauration du cahier des charges n’influe nullement sur les missions de contrôle et permet d’assurer l’égalité des chances des candidats», a-t-il assené. «Une fois le commissaire installé, il n’est plus soumis à un cahier des charges», a précisé Raouia. S’agissant de la possibilité de revoir l’indemnité de zone, prévue par le décret 82-183 du 15 mai 1982, relatif au mode de calcul de la rémunération ajustée et complétée en fonction des modifications ayant affecté la grille des salaires, le ministre a expliqué qu’il est possible de combiner la compensation établie avant 1995 avec celle d’après.
Il a, enfin, fait savoir que la liste des régions n’a pas été actualisée et revue depuis 1997, mais la nouvelle donne économique tient compte des situations de plusieurs régions qui ont connu une amélioration. Il a, en dernier, mis en exergue l’effort des pouvoirs publics de sortir certaines régions de la précarité,  citant le plan spécial de relance dans les wilayas de Khenchela et Tissemsilt.
 Wassila Ould Hamouda