La salle Atlas était pleine comme un œuf. Les fans du chantre kabyle, Lounis Aït Menguellet, étaient au rendez-vous pour revoir leur idole sur scène. Venus d’Alger et d’ailleurs, ils étaient ravis de chanter en chœur le riche répertoire de l’artiste. Malgré les années Lounis a toujours cette faculté de drainer les foules et le pouvoir de réunir, dans une même liesse, jeunes adolescents et quinquagénaires.
C’est devant un public en délire qu’il a animé, samedi dernier à la salle Atlas de Bab El Oued, son second concert du mois de Ramadhan, après celui d’Akbou dans la wilaya de Bejaïa. Devancé sur scène par son fils Djaffar qui, depuis quelques années, fait partie intégrante de son orchestre, et de l’incontournable Saïd Ghezli au Bendir, Lounis fait une entrée triomphale sous les youyous et les ovations.
Après avoir salué son public il s’adresse à lui pour le remercier de lui être toujours fidèle. «C’est un bonheur de vous retrouver, après cette absence imposée par la pandémie de la Covid-19.» Puis il s’installe face au micro et s’empare de sa guitare pour chanter sa Kabylie dans «Thamourthiw» (Ma terre). «Achaaltaghtafat» (allumez nous la lumière) un titre qui date des années 1990 et qui reste toujours d’actualité. Aït Menguellet rappelle que la première fois qu’il avait chanté ce titre sur scène c’était à l’Atlas, il y a déjà une trentaine d’année. «Adnoughal» (Nous reviendrons) est la chanson suivante que l’artiste choisit de chanter, pour le bonheur du public qui l’accompagne en chœur.
Changement d’époque et retours aux années d’or. «Lehlak i dedjidh d’gui» (Le mal que tu as laissé en moi), un titre nostalgique «que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître». Sur un rythme plus cadencé Aït Menguellet chante «Our Yi tsadja» (Ne me laisse pas). Il enchaîne avec «ZIndfellas mi lozen». Variant les thèmes et les époques.
Retour aux années 1970, «Ourdjaghwintourdjateriel» (J’ai tant attendu) suivi de «Telteyyam» (Les 3 joursde ma vie) et «JSK». Des titres qui allument la salle et provoque une liesse dans le public.
Après une pause d’un quart d’heur, Aït Menguellet reprend avec une autre chanson dédiée à la patrie «Sani thevghamanroh» (Où voulez-vous qu’on aille). Puisé de ses derniers albums, il chante «Toudhert» (La vie) puis «Amenough», chanson à travers laquelle le poète rappelle que depuis le début la vie de l’homme n’a été qu’une succession de conflits parfois sans aucune justification. «Tametuth», est un hommage rendu à la femme que Lounis puise de son dernier album. Retours aux années 1980 avec la célèbre chanson «A lmussiw» (Mon couteau). Pour clore son spectacle Aït Menguellet interprète « Rohnek a dekimegh» (Vas-y toi, moi je reste), que le public chante à l’unisson.
Lors d’un point de presse, Aït Menguellet déclare qu’il est heureux de retrouver la scène et de voir la vie culturelle reprendre après la pandémie. Interrogé sur un éventuel prochain album, il affirme que «ces dernière années il n’avait pas le cœur à la création». Aït Menguellet sera ce lundi à l’Opéra d’Alger Boualem-Bessaih et le 21 à la salle «Le Maghreb» d’Oran.