Comme tous les quartiers populaires, Bachdjarah ne désemplit pas. Connue pour sa vocation commerciale, la commune attire du monde tout au long du Ramadhan.
Elle vit de jour comme nuit. On y vient de partout, notamment des wilayas limitrophes d’Alger. Il suffit de voir les matricules de voitures. «Ici, tout le monde trouve son compte», lance Lydia, une jeune fille rencontrée près de son lycée Mohamed-Menaoui où des commerçants informels proposent devant le portail de son établissement des ustensiles de cuisine, des détergents, de la lingerie et des habits pour enfants. Même l’or et la devise se vendent dans ces marchés où l’informel bas son plein.
L’aiguille de la montre indique 9 h pasées. Chercher une place de stationnement donne le tournis. Les principales artères sont squattées par des indus commerçants et circuler en voiture devient un calvaire. Au marché communal, les piétons peinent à se frayer un chemin. «Il faut se réveiller très tôt pour éviter tout ce monde», confie une sexagénaire. Résidant tout près dudit marché, elle affirme que durant le Ramadhan, les prix concurrentiels pratiqués attirent un nombre impressionnant de visiteurs. Elle déplore, toutefois, les désagréments causés aux habitants. «Avant, c’est la journée qu’on souffrait du bruit, maintenant c’est la nuit également.»
Slimane qui habite à Hussein Dey est un habitué des lieux. Il vient au moins deux fois par semaine pour ses emplettes. «Le métro facilite les choses. On trouve des légumes de qualité et à des prix concurrentiels», dit-il citant la pomme de terre qui se vend entre 85 et 100 DA/ Kg, alors que près de chez lui, elle est cédée à 130 DA/kg. Ce n’est pas le seul marché qui a la cote. Bachdjarah compte trois centres commerciaux : Bazar Hamza, Taïba et Bazar Chaoui, où l’on trouve surtout de l’habillement. Ornés d’une décoration spéciale ramadhan, les lieux, très lumineux la nuit, restent ouverts jusqu’à une heure tardive. Certains commerçants prennent même leur ftour sur place. «Nous n’avons pas le temps de rentrer à la maison», affirme l’un d’eux. Le Ramadhan est le mois où ils font beaucoup de recettes. Du côté des Eucalyptus, sous un chapiteau, on peut prendre son ftour dans une bonne ambiance. «Durant le Ramadhan, il est fréquent de recevoir beaucoup de monde à la maison. Il est important de soigner la décoration. Après deux ans de Covid, enfin les retrouvailles. Nous en profitons pour inviter des proches. A
Bachdjarah, tout est à portée de main. Nous avons le choix pour faire plaisir à nos invités», proclame une dame qui faisait ses achats de l’Aïd El Fitr. «Je me prends à temps pour acheter les habits de l’Aïd, que d’attendre les derniers jours. C’est un souci de moins», ajoute une maman accompagnée de ses deux filles. Peu échappent à la frénésie des achats. Du côté de la cité Bachdjarah III, les commerces sont encore plus animés, notamment la nuit. Les fast-food ne chôment pas. Thé, kalbelouz, grillades, tout le monde trouve son compte.