Ali Daoudi, professeur à l’Ecole nationale supérieure agronomique : «Il n’ y a pas d’agriculture sans logistique»
Dans cet entretien, Ali Daoudi, professeur à l’Ecole nationale supérieure agronomique, met l’accent sur la volonté politique de garantir la sécurité alimentaire et donne son avis sur la réforme des subventions.
Le président de la République a insisté sur la sécurité alimentaire et à veiller au renforcement des capacités de stockage. Comment y parvenir ?
C’est une excellente chose. Cela veut dire qu’il y a une volonté de renforcer le système alimentaire dans toutes ses composantes, avec une priorité pour le secteur agricole, les facteurs humains et financiers et de réglages dans le système de distribution et de stockage. Une agriculture performante a besoin aussi d’une logistique.
La sécurité alimentaire est l’affaire de tous. Il faut avoir une politique qui concerne l’ensemble du système alimentaire depuis les activités en approvisionnement en intrants agricoles, à savoir les semences, équipements, engrais et produits phytosanitaires, jusqu’à la distribution aux consommateurs, passant par l’agriculture, l’industrie de transformation, les marchés de gros, de détail… Tous ces systèmes contribuent à la sécurité alimentaire. C’est la raison pour laquelle ils doivent fonctionner de manière cohérente et complémentaire sans pertes et sans gaspillage tout au long de la chaîne de valeur pour garantir la sécurité alimentaire. Il y a bien évidemment des priorités. La première est la céréaliculture. Il va falloir investir dans la promotion de la production et de la recherche et dans le développement des capacités de stockages stratégiques. Cela nécessite une politique alimentaire globale inclusive qui intègre l’ensemble des secteurs qui agissent sur la sécurité alimentaire.