Après la crise du lait et de l’huile : Retour à la normale
Après la tension sur l’huile de table et le lait empaqueté, les différents points de vente de la capitale enregistrent un retour à la normale, en raison de la disponibilité de ces produits de première nécessité. Selon Fadi Temmim, coordinateur national de l’Organisation algérienne de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (Apoce), la production nationale est disponible sur le marché en abondance.
«Il faut se fier aux déclarations officielles et éviter les fausses informations», insiste-t-il. Selon lui, aucun producteur d’huile de table n’a adressé un communiqué ou une déclaration sur le manque de production, ou dans lequel il justifie la hausse des prix. Celui-ci reconnaît qu’il y a eu une perturbation suivie par une pénurie. «La production d’huile en Algérie couvre un total de 170% de la demande nationale, c’est-à-dire 100% distribuée sur le marché et 70% en surplus». Pour ce qui est du plafonnement, il explique que le prix de l’huile a été fixé par l’Etat et il est strictement interdit aux commerçants de procéder à une quelconque augmentation. «Dans le cas contraire, cela entraînera des sanctions», précise-t-il. Et de poursuivre : «Le bidon d’huile de 5 litres subventionné par l’Etat est fixé à 650 DA, et à 125 DA un litre, 250 DA la bouteille de 2 litres.» Temmim appelle, cependant, à l’amélioration la chaîne commerciale pour éviter toute perturbation sur le marché. Par ailleurs, Fadi Temmim, met en garde contre certaines marques d’huile de table qui, selon lui, ne sont pas conformes et ce, en raison de l’absence de techniques avancées qui détectent leur qualité, sans oublier les imitations. «La consommation d’huile non conforme est très dangereuse et peut devenir un véritable problème de santé publique », prévient-il.
Le lait UHT disponible sur les étals
De même pour le lait. En effet, après la rupture de production du lait UHT, le revoilà sur les étals des commerçants. Le directeur général de Candia, Fouzi Barkat, a rassuré sur les ondes de la Radio Jow que la machine a été relancée, et la distribution se fait progressivement, wilaya par wilaya, pour assurer un approvisionnement total dans les normes et sans faillir à aucune région. «L’usine de Sétif a été relancée, et elle produit», rassure-t-il. «Pour ce qui est des usines d’Alger et celle de Bejaïa, les plus grandes, elles ont relancé la production le 20 janvier en cours», précise-t-il. Quant aux prix, le même responsable a noté qu’ils seront légèrement revus à la hausse en raison de l’augmentation des tarifs de la matière première. «Les prix destinés aux consommateurs doivent êtres affichés pour être net avec le client et correct avec les inspecteurs et permettre aux distributeurs de bénéficier de leur marge bénéficiaire dans les règles», précise-t-il. Sur la question relative au manque de la poudre de lait, Fouzi Barkat explique que son institution a fait une demande de dérogation sanitaire d’importation(DSI) le mois de juillet 2021, mais n’a reçu aucune réponse. «Ces dérogations n’ont été attribuées qu’à la dernière semaine du mois de décembre 2021, pour importer la poudre de lait de la nouvelle Zélande, d’Australie et d’Uruguay, en attendant d’autres dérogations qui doivent parvenir ce mois de janvier 2022 pour importer de la poudre de lait d’Europe», insiste-t-il. «Cela nous coûtera du temps pour vérifier la qualité de la marchandise, son prix et le temps que va prendre sa production, les analyses de labo et le dédouanement, soit au minimum un mois et demi quand elle parvient d’Europe, et au minimum 4 mois quand elle parvient d’Amérique», ajoute le même responsable. Il recommande que les dérogations soient délivrées le plus tôt possible à défaut d’attendre plus de 6 mois, ce qui entraverait la production de lait UHT. Il déplore, aussi, l’arrêt d’importation de vaches laitières depuis deux ans. «L’opération a été reconduite le mois de décembre 2021 mais avec une autorisation valable un mois seulement. Un délai qui ne suffit pas pour aller à l’étranger et choisir une bonne qualité de vaches, de les ramener par bateau, les mettre en quarantaine avant de les faire rentrer et commencer le travail », se désole-t-il. En perspective, Fouzi Barkat fait savoir qu’un projet de ferme contenant 1.500 vaches sera lancé fin 2023 à début 2024. «1.700 hectares sont disponibles, nous sommes en plein travail pour renforcer la production de lait et répondre à la demande de tous les consommateurs», rassure-t-il.
Hodna, à la recherche de solutions
Concernant la marque El Hodna, le directeur général de l’usine de M’sila, Dilmi Smaïl, a indiqué aux responsables de l’Apoce que son usine a rencontré des problèmes ces derniers temps et n’a pu couvrir les besoins de tous les consommateurs issus des différentes régions du pays. Il a confié à l’Apoce que la quantité de lait est insuffisante et les producteurs connaissent des difficultés dans sa production, qui nécessite des étapes, allant de la filtration d’eau, au conditionnement jusqu’à l’emballage et la commercialisation, en plus d’un équipement et un matériel qui répond aux normes internationales. Un rapport sera remis incessamment à la direction du commerce et de l’agriculture pour trouver une solution aux problèmes et couvrir les besoins des consommateurs algériens.