Association El-Aman : Commencer par un recensement de la population
D’après l’association pour la protection des consommateurs, Al-Aman, avant de mettre en place une nouvelle politique de subventions, il est nécessaire de procéder tout d’abord à un recensement de l’ensemble de la population.
C’est le recensement qui permettra, selon le président d’Al-Aman, Hacène Menouar, de situer, tout d’abord, les nouvelles classes sociales après la crise sanitaire et financière et inventorier les différentes couches des familles nécessiteuses. Il s’agira, ensuite, de fixer le seuil des revenus en fonction duquel les familles pauvres et les celles très pauvres sont prédéfinies. «La subvention ne doit pas être totale pour toutes les familles classées comme étant nécessiteuses. A notre sens, une famille de 5 membres dont les revenus sont au dessous de 85 000 DA, a besoin d’une subvention, mais pas au même degré qu’une famille de 5 personnes dont les revenus sont au dessous de 35 000 DA», explique-t-il, précisant que la subvention pour le premier cas doit être partielle tandis que pour le deuxième cas, elle doit être totale. Il faudra également, selon lui, calculer ce qui est consommé en matière de produits subventionnés au sein des familles classées nécessiteuses, à savoir le lait, le pain, l’énergie, le carburant et l’eau, afin que les subventions soient sur mesure. «Cela, de sorte à ce que la pension qui sera versée couvre totalement les besoins exprimés par ces familles. La pension doit être sur mesure pour chaque famille. Moins il y a de revenus, plus il y a subvention et plus il y a des revenus et moins il y a subvention. C’est ce qui garantit la justice sociale», estime-t-il. L’opération, cela dit, est si compliquée à son sens qu’il faudra faire appel à la numérisation.
Une pension sur mesure
Un data center est nécessaire, soutient-il, pour prendre en charge cette opération, car il ne s’agit pas seulement de recensement mais aussi de suivre de près la situation sociale et l’évolution des revenus de chaque famille. «Si un père de famille perd son poste d’emploi ou si un des membres de la famille devient handicapé, ces familles auront besoin de plus de soutien. Si un membre de la famille, en chômage jusque-là, trouve du travail, les revenus augmentent et la subvention, donc, sera moindre. Il n’y a que la numérisation qui pourra prendre en charge tous ces détails», assure-t-il, soulignant que c’est le seul moyen aussi de diriger les subventions vers les personnes qui en ont vraiment besoin. Si cette politique est appliquée, affirme-t-il, le budget, de 19 milliards de dollars, consacré aux subventions, sera réduit dedeux tiers. Concernant la levée des subventions sur certains produits à la fin de cette année, comme annoncé dernièrement par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le président d’Al-Aman indique, qu’à son avis, il faudra commencer par le carburant, l’énergie et l’eau. Le carburant, souligne-t-il, car les populations pauvres ne l’utilisent que rarement. «La subvention doit être destinée uniquement aux fonctionnaires qui utilisent beaucoup le carburant, comme les chauffeurs de taxi et les agriculteurs», précise-t-il. Quant à la subvention de l’énergie, selon lui, les industriels et les habitants des quartiers résidentiels ne doivent plus en bénéficier. De même que l’eau. «Si nous voulons préserver nos ressources hydrauliques, il sera nécessaire de lever la subvention sauf pour les familles dont les revenus sont au dessous de 30 000 DA où l’eau sera gratuite. Les familles qui consomment plus de 100 mètres cubes/mois ne doivent pas être concernées par la subvention», recommande-t-il. Pour ce qui est des produits alimentaires, il estime que la levée des subventions doit être introduite d’une façon progressive. «Il faudra penser d’abord à améliorer la qualité du pain et du lait afin que les consommateurs en ont pour leur argent. Sinon, si ces produits demeurent de mauvaise qualité, les consommateurs n’adhéreront pas aux nouveaux prix», conclut-il.