Banque de semences : Un enjeu, la sécurité alimentaire
De l’avis de tous les experts en agriculture l’Algérie se devait d’avoir sa propre banque de semences. L’établissement ouvre de larges perspectives à la recherche scientifique et donc à la maitrise des nouvelles techniques de sélection des plants. Ce défi est aujourd’hui des plus importants. Et pour cause, la flambée des prix des produits alimentaires sur les marchés internationaux, liée aux conflits géopolitiques et l’impact des changements climatiques sur la production agricole, démontrent à quel point cette réalisation est vitale. Car Si l’Algérie assure actuellement la production des semences des grandes cultures, comme les céréales ou la pomme de terre, elle importe 95% de celles des cultures maraîchères. Dans ce dossier les spécialistes insistent également sur la recherche scientifique pour justement améliorer les semences pour plus de productivité.
En créant une Banque nationale des semences, dédiée à la conservation des souches végétales et animales, l’Algérie marque un nouveau pas vers la consolidation de sa sécurité alimentaire. Considérée comme l’élément essentiel par lequel toute production agricole commence, la semence revêt pour les agriculteurs une importance particulière car étroitement liée aux rendements et à la qualité du produit final. Sa disponibilité, sa préservation et son développement par le biais des nouvelles techniques de sélection relèvent, de nos jours, des stratégies que se fixe un pays en matière de développement agricole. Pour le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, la promotion de la production nationale des semences, un des objectifs arrêtés pour cette Banque, répond au besoin de renforcer la sécurité alimentaire du pays et à la nécessité de relever le défi de ne recourir, dans l’agriculture, qu’aux semences produites localement. Le défi est aujourd’hui d’autant plus important, si l’on tient compte du contexte de flambée des prix des produits alimentaires sur les marchés internationaux, liée aux conflits géopolitiques actuels et à l’impact des changements climatiques sur les récoltes agricoles.
Il faut dire, par ailleurs, que la création de la Banque nationale des semences n’est autre que l’aboutissement logique de tout le travail de recherche entamé, depuis des années déjà, par nos ingénieurs agronomes au sein des laboratoires et autres instituts spécialisés. Elle traduit, ainsi, toutes les compétences dont jouit l’élite algérienne en la matière, mais aussi l’intérêt que portent les pouvoirs publics au développement du secteur de l’agriculture, de la recherche et à la valorisation des travaux des universitaires. Concrètement, la Banque qui est constituée de cinq chambres réservées aux semences végétales et aux gènes des animaux, a pour objectif de conserver les germes et la constitution génétique des plantes et des animaux, afin de les protéger contre tout risque de détérioration, de modification voire de disparition. Dotée d’une capacité de stockage allant jusqu’à 6.000 souches végétales et d’une variété de 20 cuves de souches animales, la Banque des semences servira également aux travaux de recherche visant l’amélioration des plantes et leur diversité.
Si l’Algérie assure actuellement la production des semences des grandes cultures, comme les céréales ou la pomme de terre, elle importe 95% de celles des cultures maraîchères. Le Premier ministre a annoncé, à ce propos, que l’importation de ces semences sera interdite, dès l’année prochaine, compte tenu du fait que les compétences algériennes dans ce domaine sont en mesure de les produire localement. Selon lui, cette décision n’obéit à aucune considération financière, mais répond beaucoup plus au besoin de faire sortir le pays de sa dépendance aux firmes semencières internationales détenant le monopole sur les marchés mondiaux. C’est d’ailleurs la nouvelle stratégie du secteur agricole, laquelle repose sur l’augmentation de la production, toutes filières confondues, pour assurer la sécurité alimentaire du pays.