Bouleversements de l’ordre mondial : Ce que l’Algérie doit faire
Le directeur de l’Institut national des études stratégiques globales (Inesg), Abdelaziz Medjahed, et l’expert en affaires stratégiques et sécuritaires, Mohand Berkouk, ont fait, ce lundi, un tour d’horizon des questions internationales, des menaces qui pèsent sur notre pays dans un monde en mutation rapide lors du Forum de de la Radio nationale 1.
Abdelaziz Medjahed évoque la nécessaire connaissance et conscience profonde des nouveaux rapports et enjeux mondiaux, rappelant que les indicateurs de ces grandes transformations sont apparus bien avant aujourd’hui. Medjahed prévoit, pour l’idée, l’émergence d’un «new world order», un nouvel ordre mondial.
Évoquant les évolutions sur le plan géopolitique à la lumière du conflit en Ukraine, le directeur de l’Inesg ne manque pas de souligner que la cible principale dudit conflit est l’Allemagne et l’Europe et pas forcément la Russie. Selon lui, il y a comme une tentative d’isoler l’Allemagne de la Russie. Dans son intervention, Mohand Berkouk estime que «nous sommes dans une phase de l’accélération de ce changement avec notamment l’émergence de la Chine comme véritable et incontournable puissance économique, militaire et technologique». Il dit que les nouvelles mutations entraîneront, incontestablement, de nouveaux défis qui seront différents d’un pays à l’autre.
Concernant les agressions marocaines contre des civils innocents dans la région, Berkouk qualifie celles-ci d’actions «ciblées commises au moyen d’armes de guerre sophistiquées», en dehors de ses frontières internationalement reconnues. Il y voit, aussi, une violation grave du droit humanitaire international et un crime contre la paix et la sécurité. Selon lui, le Maroc n’est pas un acteur de paix et de stabilité.
Sur ce, Abdelaziz Medjahed est catégorique : l’ONU doit être à la hauteur de ses responsabilités. Il estime que celle-ci est face à une terrible humiliation et affirme que les positons de l’Algérie sont constantes, fidèles, immuables et historiques lorsqu’il s’agit de défendre les causes justes. Il dit que nos frontières sont sacrées et celui qui tente d’y porter atteinte aura une réponse ferme de tout un peuple. Il dit que le Makhzen a toujours été un «outil» entre les mains des puissances classiques depuis 1912. Et l’Algérie dans tout cela ?
Mohand Berkouk n’y va pas par quatre chemins. Il a soutenu qu’une compréhension suffisante des événements dans le monde qui nous entoure permet une meilleure anticipation. «Faire face aux changements internationaux suppose une meilleure lecture et une compréhension efficace et globale des événements. Il est important d’avoir une position respectueuse des souverainetés des pays et protectrice de l’intérêt national», souligne-t-il. Et là, il indique que notre pays demeure fidèle au principe de non-ingérence. Il insiste, également, sur l’impératif de consolider le front interne, accroître le degré de vigilance et sensibiliser toutes les forces vives de la nation contre toute intention de porter atteinte a notre pays. Il met en exergue, aussi, l’importance d’avoir une économie indépendante et se doter d’instruments et mécanismes permettant de contribuer à asseoir un contrôle économique efficient. Dans ce sens, Abdelaziz Medjahed a assuré que notre pays dispose de capacités de production pour assurer sa sécurité alimentaire pour peu qu’il ait une gestion rationnelle.