Cheikh « Amar Ezzahi » contait par Abdelkader Bendameche :  Un livre sur le maître de la chanson chaâbi 

Ecouter « Soltan Lahwa » transporte dans une autre dimension, mais lire un livre qui lui a été consacré, c’est sauvegarder son esprit.  Présent dimanche au Salon International du Livre d’Alger, Abdelkader Bendameche, a signé son livre « Cheikh Amar Ezzahi, où l’éclat juvénile de la chanson chaâbi », paru aux éditions ENAG. Dans le stand de cette maison d’édition, l’ambiance était à l’heure de la fête. Le public pouvait admirer et écouter les anciennes chansons du chantre, grâce à un écran télé installé pour l’occasion. Les amoureux, les nostalgiques, se sont arrêtés pour écouter cette voix d’or qui a marqué plusieurs générations. Le maître de la chanson populaire algéroise, sera désormais lu à travers ce merveilleux bottin, réalisé avec goût.

  • Quelle merveilleuse idée d’immortaliser le parcours du rossignole dans un livre …
  • Effectivement. D’ailleurs, l’idée m’a traversé l’esprit le jour de son décès. La foule qui a marqué sa présence lors de la levée de son corps, m’a laissé perplexe. Je ne comprenais rien, cela n’est jamais arrivé auparavant. Son enterrement a été spectaculaire, et m’a donné à réfléchir toute la nuit. Je n’ai pu dormir, et je me suis retrouvé à tracer les grandes lignes pour lancer ce projet de livre sur Amara Ezzahi.
  • Quel volet avez-vous abordé dans ce livre ?
  • Tout ce que j’ai pu avoir. Son parcours, ses rencontres, les gens qui l’avaient connu, ses fêtes. J’ai fait en sorte de dévoiler son environnement bien que son personnage reste mystérieux.
  • Est-ce facile d’aborder un sujet aussi profond que le chaâbi ?
  • Justement, je voyais mal que quelqu’un parle de Amar Ezzahi, de son style musical, du style chaâbi. Ce domaine a ses règles, et nécessite un travail de recherches et des témoignages crédibles, ainsi qu’un jargon propre et spécifique dans lequel le lecteur retrouve l’artiste dans son état d’origine.
  • Comment était Amar Ezzahi pour vous ?
  • Je ne trouve pas les mots. Aucun artiste ne peut improviser comme lui même en plein fête. Le comble, son orchestre le suivait et le comprenait. C’est fou, ce jeu, cette complicité. C’était des artistes surdoués et hors-paire.
  • Quels sont les autres artistes qui méritent une présentation d’une telle dimension ?
  • Voici mon autre livre sur « Lakhdar Benkhelouf, prince de la poésie populaire », qui se trouve actuellement à l’université de Paris. Pour le réaliser, il a fallut travailler le verbe de façon scientifique.
  • Comment sauvegarder la mémoire de tels artistes ?
  • Il faut donner la chance aux chercheurs d’investir ce domaine, et leur permettre de faire leurs preuves, et contribuer de la sorte, à la sauvegarde du patrimoine culturel algérien.
Rym Harhoura