Développement de la filière sidérurgique : Des opérateurs prêts à relever le défi
Les exposants au Salon international du fer, de l’acier et des produits miniers, qui se tient au Palais des expositions, Pins Maritimes, Alger, ont affiché leur volonté de contribuer au développement de la filière sidérurgique pour en faire la locomotive de l’économe nationale.
L’entreprise algéro-turque de métallurgie, Atom Métal, créée 2017 à Oran met sur le marché des clôtures et de treillis électro soudés avec des offres standards et sur mesure. «Nous ambitionnons d’être un leader sur le marché. Nous sommes déjà très présents, notamment pour le fer à souder et les clôtures. Nous avons déjà réalisé deux opérations d’exportation vers la Tunisie et le Portugal, et nous avons des commandes pour d’autres pays, particulièrement africains», souligne son représentant commercial, Khodja Chouki. Le responsable relève que la hausse des prix des métaux sur le marché mondial et les coûts du fret n’ont pas perturbé la stratégie de l’entreprise. «Nous nous adaptons bien d’autant que nos fournisseurs en matières premières sont nationaux», relève-t-il.
Pour assurer la commercialisation de ses produits, la société peut compter sur son réseau de distribution et ses représentants dans toutes les régions. «Nos produits sont largement disponibles avec un bon rapport qualité-prix, notamment avec la fourniture de produits de service métallique répondant aux exigences des clients», a-t-il souligné.
Une autre entreprise implantée à Oran, la Sarl Lamoa (Laminoir Ouest Algérien) est une usine de profilés marchands. Son directeur administratif et financier, Recep Erdem, indique que le complexe intervient dans la production des cornières en L, fer plat et la T profilé, les poutrelles UPN, destinés à différentes secteurs d’activité tels que la construction métallique et le bâtiment. La société dispose d’une ligne de production automatisée avec des équipements les plus avancés en termes de technologie, garantissant la meilleure qualité de produit tout en restant favorable à l’environnement. «Notre stratégie s’articule sur trois priorités. La première, c’est la sécurité des employés, clé de notre succès. La deuxième est la qualité alors que la troisième est le coût optimisé de la solution », a-t-il soutenu. Conscient du potentiel algérien, le responsable a indiqué que le marché algérien promet un bel avenir. Selon lui, il faut impérativement mettre le paquet pour développer la production nationale afin d’alimenter d’abord le marché national et s’orienter par la suite vers l’exportation. Il s’est félicité de la volonté des pouvoirs publics de vouloir accompagner les opérateurs pour développer davantage cette filière.
La société Eurl Lamino du groupe industrie Attia propose une large gamme de produits sidérurgiques, notamment le rond à béton, le fil machine, les profilés et des fers marchands laminés à chaud. Le conseiller du groupe, Djamel Daoudi, affirme que la société souffre d’un certain nombre de problèmes liés principalement aux droits de Douanes et à la TVA sans omettre la rareté de la matière première.
«Il faut que la matière première importée soit exonérée de taxes quand elle n’est pas disponible sur le territoire nationale,», a-t-il plaidé. Il a indiqué que même la billette fabriquée par le complexe sidérurgique Tosyali Algérie ou celui de Bellara n’est malheureusement pas disponible actuellement. «Ce qui nous intéresse c’est de faire tourner à plein régime notre usine pour pouvoir amortir l’investissement consenti, extrêmement lourd», a-t-il souligné. Il a soutenu que l’ambition du groupe est d’exporter. «Nous ne devons pas envisager l’exportation avant d’avoir satisfait entièrement la demande nationale. C’est hors de question de revivre les situations de crise vécues durant ces dernières années qui ont engendré une situation de pénurie, l’inflation et l’expansion du marché noir», a-t-il indiqué.
Quant à la hausse des prix à l’international et la flambée des taux du fret, il a estimé que l’impact a été atténué pour diverse raisons : «Nous avons la chance d’avoir une énergie relativement bon marché et une main-d’œuvre relativement abordable. Nous sommes dans un pays où nous n’avons pas de charges fiscales aussi lourdes que dans d’autres», a-t-il estimé. Et d’affirmer que les opérateurs nationaux fondent beaucoup d’espoir sur la mine de Gara Djebilet pour pouvoir s’approvisionner en minerai de fer.