Ecole d’application d’Artillerie de Boussaâda : Une formation de haut niveau
Située à une dizaine de kilomètres, au sud de la ville de Boussaâda, dans la wilaya de M’sila, l’Ecole d’application d’artillerie de campagne (EAAC) Chahid Achour-Mustapha est considérée comme l’un des plus importants établissements d’enseignement militaire. Elle assure la formation d’officiers, sous-officiers d’active et de contractuels et de réserve.
A l’occasion d’une journée portes-ouvertes organisée lundi à l’Ecole d’application d’artillerie de campagne (EAAC), des dizaines d’étudiants, lycéens et jeunes écoliers ont eu l’opportunité de visiter les différentes installations de l’école, de discuter avec les formateurs et de s’enquérir des structures pédagogiques et des moyens utilisés dans le processus de formation. L’initiative entre dans le cadre de l’exécution du plan de communication du commandement des forces terrestres pour l’année 2023. Le directeur de l’Ecole, le général Merdassi Fayçal, a indiqué que ces portes ouvertes ont pour objectif de renforcer les relations entre l’institution militaire et le citoyen.«L’institution militaire accorde une importance capitale à ce genre d’activités, qui s’inscrit dans le cadre du plan de communication du commandement de l’ANP dans le renforcement des liens de rapprochement entre l’armée et le citoyen», a-t-il souligné. Pour le général, «la manifestation se veut un moyen de consacrer la communication de proximité pour un meilleur rapprochement avec toutes les catégories de la société et renforcer la relation armée-nation», tout en informant les citoyens sur « les performances de cette institution et les perspectives professionnelles qu’elle offre».
La manifestation a été inaugurée par la projection d’un film-documentaire sur l’EAAC de Boussaâda, relatant d’abord son historique. Selon un exposé présenté parle directeur des enseignements de l’Ecole, la création du premier noyau de la structure remonte aux premières années de l’indépendance, plus exactementà1964, où l’Ecole nationale d’artillerie a été ouverte à Teleghma, puis transférée en 1970 à Batna, à l’Ecole nationale des armes de combat, puis transférée, en 1982, à Laghouat avec la Défense antiaérienne (DCA), formant une école pour deux armes.
A l’origine fut… Baba Merzoug
Le 6 avril 1991, elle est transférée de Laghouat à Boussaâda. En 1993, elle devient le Centre d’instruction d’artillerie de campagne, ayant pour mission, l’instruction des hommes du rang contractuel et du contingent dans les différentes spécialités des systèmes d’arme d’artillerie. En janvier 1995, fut créée l’EAAC comme structure autonome.
Expliquant l’histoire de cet ensemble d’armes lourdes qui servent à envoyer divers projectiles sur l’ennemi, un enseignant militaire de l’Ecole a indiqué que l’artillerie algérienne remonte au temps des Ottomans, précisément au 16e siècle. En 1542, un canon unique pour son époque avait été coulé à Alger, dans les fonderies de Dar Enhass, près de la porte Bab El Oued. Ce canon baptisé, Baba Merzoug, était long de 7 m, pesait 12 tonnes et tirait des boulets de 80 kg pouvant atteindre les navires ennemis jusqu’à Tamentefoust. Cette pièce d’artillerie, considérée comme l’arme absolue a défendu vaillamment El Djazaïr pendant près de deux siècles, causant des dégâts énormes aux navires ennemis. Il a été volé en 1830 par l’Armée française pendant le pillage de la ville d’Alger. En juillet 2013, l’Algérie adresse une demande officielle pour sa restitution.
Une infrastructure en évolution
S’agissant des programmes d’enseignement fixés par l’Ecole, les responsables de l’EAAC ont fait savoir que la formation dispensée au profit des stagiaires leur permet de maîtriser les différents systèmes d’armes de l’artillerie. Les diplômes qui y sont délivrés diffèrent selon le cycle de formation suivi. Il s’agit du certificat militaire professionnel 1er degré et du brevet militaire de contrôle physique pour les hommes du rang contractuels issus de la vie civile ou du rang du contingent. Le même certificat est attribué également aux caporaux contractuels, aux djounoud contractuels et du contingent. «Les élèves officiers et sous-officiers reçoivent une formation de qualité dans les langues et surtout les nouvelles technologies de l’information et de la communication et l’enseignement est adapté à toutes les nouveautés introduites dans le domaine de l’artillerie», assurent les instructeurs de l’Ecole.
Quant aux moyens dont celle-ci dispose, ils sont minutieusement choisis pour répondre aux objectifs pédagogiques arrêtés. L’Ecole est ainsi dotée de plans et moyens de démonstration et maquettes aidant à la bonne assimilation, de matériels d’optique et topographique, des moyens d’exposition, des coupes et corps des différentes munitions, des documents et cartes et des maquettes de la salle tactique qui fait le pont entre le niveau stratégique et le niveau opérationnel.
Côté infrastructures, l’EAAC comprend plusieurs salles de cours, une grande salle de conférences, une bibliothèque générale et militaire et des terrains d’exercices pratiques. Un simulateur de tir du système des missiles antichars est également mis à la disposition des stagiaires afin de les former sur le maniement de l’arme et la technique de tir.
Notons que l’Ecole a lancé depuis 2016 un projet d’extension visant à réaliser de nouvelles infrastructures pédagogiques et d’hébergement modernes pour mieux prendre en charge le nombre de plus en plus important de stagiaires. La journée portes ouvertes a permis aux visiteurs d’assister à des exhibitions de kuksool, réalisées par les élèves de l’Ecole, et d’apprendre quelques notions sur les armes lourdes exposées pour l’occasion, à l’instar de l’obusier Akatsiya, le Howitzer D-3 d’origine soviétique, du Canon antichar MT12, ou encore du véhicule blindé lance missile Tigre-M algérien. Équipé de missiles, sa capacité de destruction va jusqu’à 10 km de distance.