Flambée des prix des articles scolaires : Une facture salée

Tout porte à croire que la prochaine rentrée des classes sera éprouvante pour les parents d’élèves. La raison ? Les prix des fournitures scolaires ne cessent d’augmenter, poussant au désarroi, notamment les familles démunies. Des associations de consommation sont récemment montées au créneau dans l’espoir de stopper sinon freiner la flambée, en souhaitant une implication effective des pouvoirs publics.
Il n’y a pas de  grand rush chez les vendeurs de fournitures scolaires mais cela ne va pas tarder.  Dans quelques jours, la rentrée scolaire étant fixée pour le 21 septembre, les parents feront leurs achats. Ils se rendront alors compte de la hausse des prix. Les listes des articles scolaires, quel que soit le niveau des enfants, sont de plus en plus longues chaque année et, par ricochet, plus chères.
La flambée des prix semble échapper à tout contrôle, au grand dam de parents dont le pouvoir d’achat est mis à rude épreuve par l’augmentation significative des prix à la consommation.   L’inflation et la hausse du coût du papier sur le marché mondial expliquent notamment cette situation. Des commerçants et distributeurs avancent une «hausse de 100%» pour certains articles. Ainsi, le prix  du  cahier de  96 pages passe de 55 dinars à… 100 dinars. Et si l’on ajoute stylos, feuilles, crayons, cartable, ardoises et tubes de colle, les poches se vident à vive allure.
Comment s’organiser alors pour ne pas se ruiner? C’est  dans une quête effrénée des petits prix que les parents vont se lancer dans quelques jours. A chacun son astuce. Certains ont  essayé d’anticiper  en achetant des articles au même prix que l’an passé pour que la facture ne soit pas trop salée.  D’autres achètent en seconde main. Des chefs de famille vont certainement attendre la dernière minute dans l’espoir de voir les prix baisser, mais rien n’est gagné d’avance.
Chez les parents, notamment ceux ayant plus d’un enfant scolarisé, l’étau se resserre davantage. Face à ce nouveau coup dur, l’Organisation de protection du consommateur (Apoce) propose, dans un communiqué rendu public récemment, de réduire le nombre de fournitures exigés aux élèves, de combattre les monopoles à travers le plafonnement des prix, de rapprocher les points de vente des citoyens et de développer la production nationale. Pour venir en aide aux parents, le ministère du Commerce annonce, de son côté, la mise en place de marchés de proximité «rahma» à travers  tout le territoire national. Les enfants pourront ainsi profiter de matériels de qualité, quel que soit le budget de leurs parents.
Quant au manuel scolaire, le ministre de l’Education nationale a assuré  qu’«il n’y a pas d’augmentation des prix, malgré l’augmentation de ceux du papier». S’agissant de la vente, Belabed fait état de nombreuses procédures dont la première se déroule au sein des  établissements scolaires. Il est aussi question de l’ouverture de 34 points de vente permanents au niveau national pour inclure plus tard le reste des wilayas.
Des bibliothèques privées seront impliquées pour faciliter l’opération de vente de livres. Il est aussi possible, dit-on, de «passer par la vente électronique suite au renouvellement d’une convention de partenariat entre l’Office national des publications scolaires (ONPS) et une société privée».
Le ministère a enfin  décidé aussi d’alléger le poids du cartable à la faveur de la dotation progressive en tablettes électroniques de près de 1.600 écoles primaires. La décision va en principe réduire les listes de fournitures scolaires et  limiter les dépenses des parents.
Amokrane Hamiche