Hibriya : Un socle soufi nationaliste

La zaouïa Hibriya est une structure traditionnelle d’éducation et d’enseignement selon le rite sunnite malékite qui suit la doctrine achaârite. Elle est l’une des branches de la Derqaouia Chadhilia. Le Chérif Idrisi Sidi Bouazza Al Mahaji est le fondateur de la tarika en Algérie (zaouïa Derkaouia Mahajia). El Mahaja sont basés dans l’ouest du pays, plus précisément à Oran. D’ailleurs, la zaouïa Hibriya en plein centre-ville d’Oran.  Elle a été créée par le   cheikh Ahmed El Hibri, un descendant direct de Hadj Mohamed El Hibri, vers 1839. Cheikh Ahmed El Hibri, issu des Béni Snassen, est connu pour avoir soutenu l’Emir Abdelkader. Sa zaouïa n’a jamais cédé au pouvoir colonial qui menait une politique d’infiltration des zaouïas. A l’époque, certaines s’étaient ralliées à la France notamment après que l’autorité coloniale ait annexé les biens habous au domaine public, privant ainsi les zaouïas d’auto-financement. Malgré les entraves, la zaouïa Hibriya deviendra un socle soufi à l’avant-garde de la défense des valeurs nationales durant la guerre de Libération nationale et après l’indépendance. De nos jours, cette tarika compte de nombreux adeptes dans les montagnes de l’Ouarsenis. Elle s’est répandue grâce aux disciples du cheikh Mohamed El Hibri: Sidi Mohammed Boudali qui a fondé en 1870 la zaouïa d’Aïoun El Berranis, près de Taghmaret, Sidi Hammou Cheikh El Bouzidi, maître de Sidi Ahmed Ben Alioua, le fondateur de la tarika El Alaouia de Mostaganem (1867-1934). Cheikh El Hadj Mohammed El Hibri eut plus tard un autre disciple Sidi Mohammed Belkaïd qui fonda sa première zaouïa à Tlemcen au début du siècle dernier. Plus de soixante ans plus tard, il édifia une zaouïa à Sidi Marouf, laquelle est dirigée depuis son décès en 1998 par son fils et disciple cheikh Hadj Sidi Mohammed Abdelatif. En 2018, la tarika Belkaïdia El Hibriya s’est renforcée par la zaouïa de Tixeraïne (Alger).

Samira C.