Historique des relations bilatérales : De haut niveau
L’Algérie et l’Italie développent des liens d’amitié et de solidarité scellés au niveau multilatéral. Les deux pays entretiennent un dialogue politique de haut niveau depuis plusieurs années pour mieux cerner et comprendre les défis régionaux et internationaux à venir.
Un Mémorandum d’entente sur le dialogue stratégique sur les relations bilatérales et les questions politiques et de sécurité globale a été signé entre les deux pays en décembre 2020 suite à la visite en Algérie du ministre italien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Luigi Di Maio. Le Mémorandum a permis aux deux pays de renforcer davantage le dialogue bilatéral et consolider leur coopération. En 2003, un Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération liant les deux parties fut, également, signé. Celui-ci «avait marqué un tournant décisif dans les relations entre les deux pays et a été suivi d’une série d’accords de coopération dans divers secteurs, tout en poursuivant le dialogue politique».
«L’Algérie a reçu un appui considérable de la part de l’Italie durant la Révolution et après l’indépendance. Elle été aussi un des rares pays à soutenir l’Algérie durant la décennie noire dans les années 1990 quand elle était seule à faire face aux affres du terrorisme», a relevé le politologue Abdelkader Soufi. Et d’ajouter : «ce fut un soutien sans réserve». Les autorités algériennes ont exprimé leur profonde gratitude pour ces prises de position qui dénotent du haut niveau de compréhension et d’amitié dont avaient fait preuve les autorités italiennes.
Le président Tebboune s’est félicité des relations d’«amitié fortes et solides» entre les deux pays, tout en rappelant que ces dernières sont «très anciennes» et se sont renforcées durant la Guerre de libération nationale, sans oublier les aides de l’Italie à l’Algérie lors de la décennie noire, un des rares pays à nous avoir soutenus» durant cette époque, a-t-il fait
observer.
Convergences
Lors de sa visite en Algérie, en novembre 2021, le président italien, Sergio Mattarella, avait affirmé que «les relations algéro-italiennes sont solides, anciennes et stratégiques, et nous travaillons afin de les renforcer et de les consolider davantage». Abdelkader Soufi, qui a révélé un désenchantement des Italiens vis-à-vis de l’UE face à un manque de solidarité de la part de leurs partenaires européens durant la pandémie Covid-19, estime qu’ils ont fini par comprendre que leur avenir ne se trouve pas forcèment dans l’Union européenne, mais comptent aussi sur les relations qu’ils peuvent construire en dehors de la zone euro, voire du Vieux continent.
Les deux pays entretiennent également un dialogue stratégique sur les questions politiques, sécuritaires et de lutte contre le terrorisme. L’Italie qualifie l’expérience algérienne en matière de lutte antiterroriste de «précieuse», en ce qu’elle implique une «approche multidimensionnelle» qui prend en compte différents aspects, celui de la lutte mais aussi la prévention à travers une stratégie visant l’affaiblissement de la menace, en particulier le radicalisme religieux. Dans ce sillage, et à la faveur de la visite du ministre italien de l’Intérieur à Alger en juillet 2017, les deux pays avaient convenu d’améliorer et d’actualiser l’accord de coopération de 2009 dans le domaine de la lutte antiterroriste en mettant en place deux groupes de travail mixtes. Enfin, Soufi indique que les deux parties partagent les mêmes positions par rapport aux questions des droits de l’homme, de l’immigration clandestine et des conflits régionaux, notamment la situation en Libye.
«Dans un monde en profonds changements et face à la globalité des transformations en cours, personne ne peut prétendre savoir
à quoi ressemblera le monde de demain. Nous devrons nous préparer avec force pour être dans le gotha mondial en tant que pays acteur», conclut-il.
Amokrane Hamiche