Importation des véhicules : Les concessionnaires déplorent les retards
Les concessionnaires automobiles attendent toujours leur agrément pour pouvoir se lancer dans l’importation. Pour l’instant, aucun n’a reçu sa notification.
Le comité technique interministériel chargé de l’examen et du suivi des dossiers relatifs à l’exercice de l’activité de concessionnaire de véhicules neufs poursuit, selon une source bien informée auprès du ministère de l’Industrie, ses travaux de manière «ordinaire», conformément au décret exécutif n°21-175 modifiant et complétant les dispositions 20 -227 fixant les conditions et les modalités d’exercice de l’activité de concessionnaire de véhicules neufs. Autrement dit, en fonction du dernier cahier des charges publié au Journal officiel, affirme la même source qui vient par cette information démentir les informations selon lesquelles une révision du cahier des charges est envisagée.
Le comité avait entamé ses réunions en juin dernier. Les dossiers traités ont fait l’objet de réserves que les opérateurs devaient lever pour répondre aux conditions requises. Le comité a repris ses travaux le 4 juillet dernier à l’effet de continuer l’étude des 32 dossiers déposés. Du point de vue de l’expert en automobile Mourad Saâdi, le comité tarde à signer ces notifications. Selon lui, les concessionnaires qui ont levé leurs réserves devraient recevoir leur notification. «Le délai de réponse a été fixé à 20 jours, sauf que nous constatons un retard en matière d’envoi des notifications définitives», a-t-il fait observer, tout en déplorant les lourdeurs administratives et le manque de transparence et de communication de la part du ministère de l’Industrie. Et d’ajouter : «Les opérateurs se sont fait berner car ils ont été dans l’obligation de s’adapter à différents cahiers des charges depuis 2015, à savoir celui de 15/58, ensuite 20/227 et enfin le dernier 21 /175 de 2021, et au final, ils n’arrivent pas à entamer leur travail, parce qu’ils sont tributaires de l’obtention de l’agrément», a-t-il indiqué, soulignant que les opérateurs continuent, en attendant d’avoir leur agrément, de faire face à de lourdes charges (salaires des travailleurs, déclarations à la Cnas, assurance, location, maintien du matériel… ). «Les opérateurs ont investi de l’argent et veillent à préserver les emplois créés», a-t-il fait savoir, soulignant qu’ils perdent chaque mois une moyenne de 500 millions de centimes en charges, auxquelles ils sont soumis alors qu’ils sont en situation de cessation d’activité depuis janvier 2017.
C’est presque raté pour 2021
Selon lui, s’il n’y a pas de décision cette semaine, l’importation sera, inéluctablement, décalée de nouveau. Alors pas d’importation pour l’année 2021 ?«Le processus d’importation nécessite du temps. A l’obtention de l’agrément, le concessionnaire devra faire sa commande auprès du constructeur, lequel doit l’intégrer dans son plan de charge de production, autrement dit dans le business plan pour 2021», a-t-il noté. Or, jusqu’à maintenant, aucun des concessionnaires n’a fait sa commande car il est tributaire de l’agrément. Ceci sans compter le temps requis pour l’homologation des véhicules et la durée de leur transfert vers l’Algérie, à savoir un mois s’il s’agit de l’Europe et deux à trois mois si les véhicules arrivent d’Asie.
Le président-directeur général du groupe Elsecom, Abderrahmane Achaïbou, a appelé à accélérer la cadence de traitement des dossiers, souhaitant la libération d’abord de l’importation des véhicules utilitaires. Il a appelé également à revoir l’aspect relatif à l’homologation qui, selon lui, est compliqué, et surtout d’associer les professionnels. «Nous avons fait une proposition aux pouvoirs publics en vue d’économiser 400 millions de dollars sur l’importation des véhicules utilitaires en optant pour l’importation de châssis nus, et ensuite réaliser les carrosseries en Algérie. Ainsi, on pourra créer 10.000 emplois», a-t-il conclu.