Les réseaux sociaux font, depuis quelques années, partie intégrante de notre vie. Les internautes partagent, sur la Toile, énormément de séquences et d’événements, aussi banals soient-ils.
En ces jours de Ramadhan, les ménagères se surpassent dans la préparation de succulents mets et des couverts de luxe pour épater leurs familles. Par contre, de jeunes internautes par frime ou inconscience n’hésitent pas à poster des vidéos et des photos de tables débordant de victuailles et joliment décorées.
Beaucoup d’internautes n’hésitent pas à dénoncer des pratiques jugées «indécentes» à l’heure où des ménages ont du mal à joindre les deux bouts et des pères de famille se retrouvent incapables d’assurer la nourriture à leurs enfants. «Au lieu de se vanter et de concourir sur le Net au sujet de la meilleure meida du ftour, ces gens-là feraient mieux de partager leur repas avec des familles en difficulté ou des personnes qui n’ont même pas un toit», écrit Solidarité Iftar sur son compte Instagram.
Un autre internaute qualifie ces comportements d’«indignes» et d’«irresponsables». «Des enfants suivent les réseaux sociaux ces posts alors que ils n’ont pas accès à ces plats, inaccessibles aux familles modestes», commente-t-il.
Des citoyens souffrent de la hausse des prix et de la non-disponibilité de certains produits de consommation sur le marché. Au lieu de poster des vidéos sur le net et de mettre des parents dans l’embarras qui ont du mal à assurer l’essentiel à leur progéniture, les compétiteurs pour le meilleur ftour feraient mieux de venir en aide à une famille pauvre, un sans-abri ou un ouvrier qui jeûne loin de chez lui», s’insurge un internaute sur son compte Facebook.
Des imams, très présents sur la toile en ce mois de piété et de partage, conseillent aux jeunes frimeurs d’être discrets et de cacher l’opulence de leur famille. «C’est Allah qui donne, c’est Allah qui enlève. Nous ne possédons rien sur cette terre. Aujourd’hui, nous sommes riches, mais demain nous n’en savons rien. La modestie et l’empathie sont les vertus du bon musulman», dit un imam dans une vidéo. Celle-ci a été partagée des dizaines de fois sur Facebook.
