La mercuriale à Alger-Est et Boumerdès : Pas aisé de remplir son couffin
A la veille du mois de Ramadhan, faire ses courses pèse lourd sur les dépensesdes ménages. L’instabilité des prix des produits d’épicerie, des fruits et légumes, ajoutée à des hausses inexplicables, met les consommateurs dans une situation inconfortable, surtout que la maïda de l’iftar doit être bien garnie.
Lors d’une tournée dans des marchés de proximité, les personnes rencontrées in situ ont exprimé leur mécontentement face à l’envolée des prix. «Des produits agricoles qui sont pourtant de saison ne sont plus accessibles à la majorité des consommateurs. Je cite les oranges dont le prix oscille entre 200 et 300 DA le kilo, selon le calibre. L’orange utilisée pour faire du jus faisait avant 60 DA, aujourd’hui elle est cédée à 200 DA. Pour la mandarine et la clémentine, personnellement, j’ai oublié leur goût. Celles-ci coûtent 450 DA, pas au-dessous», confie Amar, père de famille, accosté à la sortie du marché de Réghaia. Couffin en osier à la main, il n’hésite pas un instant nous montrer ses courses. «Un kilo d’oignons à 150 DA, des carottes à 80 DA, des courgettes à 160 DA, des petits pois à 200 DA, tel est le contenu. Les fruits ne sont pas au programme», dit-il agacé et plein d’amertume.
Interrogé sur les raisons de cette hausse, notre interlocuteur nous invite à aller poser la question aux commerçants. «Nous sommes mis devant le fait accompli. Ou vous achetez ou vous mourez de faim et vos enfants avec», lance-t-il, en prenant sa fille par la main, poursuivant son chemin. Le marché de Réghaïa est immense et il n’est pas impossible de se perdre dans ses allées. Des dizaines de tonnes de différents fruits et légumes sont exposées sur des étals de fortune. En prospectant les prix, il est rare de voir un produit à moins de 100 DA. D’ailleurs, certains commerçants ne se donnent même pas la peine d’afficher les prix, alors que la loi l’exige.
En dépit des dispositions prises par le gouvernement en prévision du mois béni, la flambée des prix ne s’est pas arrêtée et épuise fortement le porte-monnaie du citoyen. Des ingrédients qui entrent dans la préparation des plats table de l’iftar sont inaccessibles. Les prix des fruits séchés, dans leurs différentes variétés, ont carrément doublé. Au marché de proximité de Boumerdès, la disponibilité est assurée. «Les pruneaux sont à 1.600 DA/kg, le raisin sec à 1.200 DA/kg, les abricots à 2.400 DA/kg, les noix et les amandes à 2.600 DA/kg. Les pommes, les bananes et les fraises sont entre 400 et 500 DA. Je vais donc m’en passer du lhem lahlou, c’est une évidence», lance une mère de famille rencontrée au marché Rahma à Rouiba.
Une autre ménagère met l’accent sur l’inflation qui gagne des espaces commerciaux connus pour leurs prix modérés. «Auparavant, on pouvait trouver des produits à des prix à la place des Martyrs, aux marchés de Belouizdad et El Harrach. Actuellement, c’est la flambée partout. Je n’y comprends rien», fait-elle remarquer.
La poursuite de la hausse des prix met en difficulté la majorité des foyers, notamment ceux à faible revenu. Toutefois, en ce mois sacré, les familles n’achètent que le nécessaire.