Le Dr Hafida Latafi, spécialiste du sommeil : «Une dette de sommeil d’une heure se récupère en trois jours»
Les gens ont tendance à dormir moins pendant le mois de Ramadhan. Ils ne réalisent toutefois pas que cette habitude entraîne des répercussions néfastes sur leur santé. Et pour cause, une dette de sommeil d’une heure se récupère en trois jours, a prévenu, ce samedi, le Dr Hafida Latafi, spécialiste du sommeil, sur les ondes de la chaine III.
«Imaginez un cumul de plusieurs jours pendant le mois de Ramadan. Combien de jours faudra-t-il pour combler le retard ?», s’est-elle interrogée. Et de rappeler aussi l’importance du sommeil pour les enfants notamment à l’approche des périodes des examens. Pour elle, il faut conserver l’heure du coucher et du réveil. Si elle affirme que chaque individu a ses propres besoins dans ce sens, elle conseille de ne pas laisser les enfants veiller au-delà de 23 heures et de leur créer des rituels pour les préparer à dormir. «On ne demande pas à un enfant d’aller dormir sans le préparer sur le plan psychologique», note-t-elle, rappelant que la remarque vaut aussi pour les adultes. Dr Latafi insiste aussi sur le respect du cycle de sommeil. Elle a expliqué qu’un cycle dure environ 90 minutes. Chaque cycle comporte 3 principales phases : le sommeil lent léger, le sommeil lent profond et le sommeil paradoxal. Raison pour laquelle, elle recommande de profiter des heures qui suivent le s’hour pour dormir. On obtient ainsi au moins un cycle de sommeil.
De son côté, le Dr Abdelkader Messadi, ophtalmologue, conseille d’éviter l’utilisation abusive des écrans (micro, tablette, téléphone…) car, s’ils sont devenus indispensables, ces outils n’existaient pas auparavant. «Avant l’arrivée de ces outils, les gens n’étaient pas malheureux», souligne le Dr Messadi qui note que les écrans ont des répercussions néfastes pour la santé en général et les yeux en particulier. Il a cité une expérience suédoise faite sur trois catégories d’adolescents : ceux qui dorment en lisant un livre, d’autres branchés sur un écran, alors que les derniers n’ont rien. Les premiers dorment au bout d’une heure, les second après trois ou quatre heures et ceux qui n’ont rien en vingt minutes.
Évoquant ses propres expériences avec ses patients, il a indiqué que le phénomène d’utilisation des écrans augmente le risque de myopie et de cataracte. «La myopie se multiplie trois, voire cinq fois pour les sujets qui utilisent les écrans avec excès , affirme-t-il. Concernant la cataracte, il a expliqué qu’elle est due à l’impact cumulé et répété de la lumière bleue. Dr Messadi indique enfin qu’il est vivement déconseillé d’exposer un enfant de moins de trois ans à des écrans. Il conseille de les introduire dès l’âge de quatre ans et de rationaliser l’utilisation à partir de six ans.