L’économie culturelle se met en place
Depuis quelques années, la création et des services culturels ont suscité la mise en place de projets et de structures légères. Selon l’Agence nationale d’appui et de développement de l’entrepreneuriat (Anade) quelque 7.862 entreprises ont généré 19.681 postes d’emploi depuis la création de l’Agence jusqu’au 28 février dernier. 4.020 entreprises activent dans le domaine de l’animation culturelle, de l’actorat, des arts et métiers, 2.483 dans l’audiovisuel, 1.316 dans l’édition et la distribution des livres et 7 dans la préservation, la restauration et la documentation du patrimoine. La signature d’une convention de partenariat et de coopération entre les ministres de la Culture et des Arts et du ministre- délégué au Premier ministre chargé des micro-entreprises, mercredi dernier, au Palais de la Culture Moufdi-Zakaria a été favorablement accueillie par plusieurs artistes. Les micro-entreprises sont devenues importantes et le concept d’économie culturelle est ancré dans tous les pays. C’est d’ailleurs, aujourd’hui, que s’ouvre à Alger un forum de trois jours sur ce volet important dont les contours se mettent progressivement en place. La ministre de la Culture et des Arts a affirmé dans une allocution qu’il s’agit d’une concrétisation des directives du président de la République afin de responsabiliser ces entités qui constituent un noyau pour l’économie algérienne. Mme Bendouda a appelé, les intellectuels, les artisans et les producteurs culturels et porteurs de projets à investir dans le domaine de l’entrepreneuriat culturel. La convention a pour objectif principal d’encourager l’esprit d’entreprise, la créativité et de permettre aux entrepreneurs, en particulier les jeunes qui seront accompagnés, de créer de mini-institutions dans les domaines culturels et artistiques.
Besoin d’informations et de transparence
De nombreux artistes ne cachent pas leur joie estimant que c’est un facteur qui aidera la culture à se développer. Pour le romancier Abderazak Touahria, l’initiative intervient au bon moment. «J’espère que les modalités d’investissement dans le monde culturel seront facilitées et que les dossiers déposés soient traités dans la transparence totale et que les noms des bénéficiaires de projets soient publiés», «L’artiste a besoin d’appui et non d’assistanat», assène-t-il. Notre interlocuteur dit apprécier les efforts du ministère de la Culture et des Arts. Le compositeur Kheireddine Mekakchich abonde dans ce sens. «Le ministère doit toutefois apporter plus de précisions sur les démarches et l’évolution des projets», renchérit-il. Maîdi Brahim exhorte le ministère à s’intéresser aussi aux différentes formes d’art visuel notamment la calligraphie. Taleb Amine, critique théâtral à Sidi Bel Abbès, et membre de la Coopérative culturelle «El ichâaê li el founoun» insiste sur la promulgation d’une loi en faveur des coopératives culturelles, où activent beaucoup de jeunes et qui peuvent se révéler des outils de cette nouvelle vision. Les artistes attendent la concrétisation de tous ces engagements et promesses qui feront naître une nouvelle dynamique pour un secteur englué depuis des années dans la morosité.
Rym Harhoura