«Ma vie, un vrai marathon» d’Abdelmadjid Rezkane : Souvenirs d’un sportif

Le livre a une genèse. «C’était durant la période de la Covid-19 où chacun était, en quelque sorte, emprisonné chez lui et tentait de s’occuper comme il pouvait. Mes petits-enfants ne cessaient alors de me demander de leur raconter un peu de mon histoire et de mon vécu», raconte l’auteur.
De fil en aiguille, il s’est retrouvé, chaque jour, à puiser dans sa mémoire.  Récit autobiographique, le livre retrace, à travers des anecdotes croustillantes, pratiquement tout le parcours de cet ex-cadre qui a occupé des postes de responsabilité au niveau du MJS, au niveau de six fédérations, au Comité olympique, au CISM et au Pari sportif.
Aucune discipline n’a de secret pour lui.  Il évoque ce qu’il a fait, mais aussi les hommes qui ont marqué et façonné sa carrière entamée dans les premières années de l’indépendance. Il cite, entre autres, les ministres Kamel Bouchama qui a préfacé le livre, Salah Mentouri et Djamel Houhou «avec lesquels j’ai beaucoup travaillé et dont j’appréciais l’approche et le travail». Il n’a pas omis les présidents des fédérations, comme Aberrahmane Delhoum (athlétisme), Salah Brahimi(handball) et Domar Issad, Hadj Benali Sekkal pour le football. «Ils ont été derrière de nombreuses réussites, de trophées et de médailles pour notre sport», rappelle-t-il.
Il s’attarde aussi sur l’organisation des grandes manifestations sportives auxquelles il a pris part, comme les Jeux méditerranéens(JM) de 1975, les Jeux africains de 1978, la coupe de la Palestine en 1985, la CAN 1990 et les six championnats  mondiaux militaires organisés par le Comité international des sports militaires (CISM)au sein du service des sports militaires du ministère de la Défense nationale.  «J’étais le seul cadre civil et  c’est là, que j’ai appris la rigueur et la discipline dans la gestion d’une manifestation ou d’une compétition», se souvient-il.
La seconde partie du livre ressuscite la quinzaine de marathons et semi-marathons dont il fut l’initiateur et le maître d’œuvre. Rezkane, outre les évocations, les anecdotes, les révélations, les confidences qu’il distille, ne manque pas de pousser de temps à autre des coups de gueule pour exprimer son désaveu et dire non aux manquements et aux agissements de certains dans le secteur qu’il affectionne le plus.
Enfin, il espère voir d’autres cadres du secteur se mettre à écrire. «Je suis le seul cadre des sports à écrire un livre autobiographique. J’espère que d’autres franchiront le pas» , confie-t-il . Et de conclure :«Il est urgent de se pencher sur ce malaise dont souffre notre sport depuis quelques années et mettre un terme à cet archaïsme qui hypothèque son développement.»
Rachid Hammoutène