Marchés de proximité : L’aubaine des petites bourses
Les marchés de proximité appelés communément les souks Errahma, s’ouvrent particulièrement durant le mois de Ramadhan pour répondre aux besoins des petites bourses.
Devant la hausse vertigineuse des prix des divers produits alimentaires, les ménages ont recours à ces espaces commerciaux conjoncturels pour tenter de remplir le couffin de la survie. Cette formule, qui revient à chaque mois sacré, a prouvé son efficacité. D’où sa reconduction ce Ramadhan au niveau de divers quartiers d’Alger sur décision des autorités locales qui avaient annoncé, préalablement, que pas moins de 553 marchés de ce genre seront érigés dans les grandes communes. Ces espaces commerciaux seront consacrés notamment à la vente des fruits et légumes, des viandes et des produits de première nécessité à des prix supposés être plus «cléments» que ceux pratiqués dans les marchés ordinaires. Cependant, la rahma est-elle réellement au rendez-vous? Une virée aux marchés de proximité de Birkhadem et de Kouba confirme en effet que ces lieux commerciaux au potentiel énorme ont bel et bien été revivifiés à travers une meilleure organisation qui est visible dès qu’on y met les pieds. Sous des chapiteaux flambant neuf, les commerçants exposent leurs produits à des prix qui sont tout de même plus plus bas que ceux pratiqués dans d’autres lieux de vente.
Au marché de Birkhadem qui donne sur l’autoroute, un lieu où habituellement les prix des fruits et légumes sont les plus bas, il y a de tout, mais ça reste…cher. Il est 10h du matin et l’affluence est déjà considérable. Les pommes de terre sont cédées entre 60 et 70 DA le kilo, la tomate entre 100 et 90 DA en fonction du calibre. La courgette à 90 DA, la laitue à 80 DA et la carotte à 60 DA. D’après un consommateur, ces prix sont bien en deçà de ceux pratiqués dans d’autres marchés où ils dépassent l’entendement. Une vieille dame rencontrée sur les lieux nous a d’ailleurs invités à faire un tour dans l’ancien marché de Birkhadem, situé au centre-ville, pour établir une comparaison. Quant aux fruits, le citoyen se rabat surtout l’orange locale, vendue à 110 DA le kilo. Quant aux bananes et aux pommes, vendues à 500 et 400 DA, elles restent inaccessibles pour tous. Mourad, père de famille, qui vient chaque fin de semaine y faire ses emplettes, dira que rares sont les Algériens qui peuvent se permettre une table garnie de fruits. Ils préfèrent, selon lui, acheter une cuisse de poulet qu’une banane qui coûte 100 DA. C’est dire que malgré les tentatives de régulation, certains produits demeurent inaccessibles. Au niveau du marché de Ben Omar, situé entre la mosquée et la gare routière, on constate également une grande affluence, bien que les prix ne connaissent pas de baisses substantielles. «Par rapport à ce qui se pratique dans les commerces habituels, les citoyens ont au moins la chance de se procurer facilement des produits de large consommation, tels que l’huile de table qui, a encore une fois, disparu des étals ces dernières semaines», a indiqué Nassima qui peine à trouver ce produit car on est en fin de journée, et à cette heure-ci, les stocks sont déjà épuisés. Elle se réjouit de l’ouverture de ces marchés de solidarité qui éliminent les intermédiaires. Ces marchés de proximité s’inscrivent ainsi parmi les mesures prises par le gouvernement pour soulager le citoyen qui souffre à chaque mois de Ramadhan d’une variation des prix engendrée notamment par les acteurs de l’informel.
Aya Malak