Maroc : Appel à cesser les poursuites abusives contre les enseignants contractuels
La Coalition marocaine des instances des droits humains(CMIDH) a appelé les autorités à cesser toutes les poursuites judiciaires abusives à l’encontre des enseignants contractuels, condamnant le recours des forces de l’ordre à la répression pour disperser les différentes actions de protestation des enseignants.
« La Coalition marocaine des instances des droits humains exprime sa vive condamnation de la violence dont ont été victimes les enseignants contractuels lors de leurs rassemblements de protestation de la part des forces de l’ordre », a indiqué la CMIDH dans un communiqué, dénonçant les jugements « injustes » prononcés à l’encontre des membres de la Coordination nationale des enseignants contractuels. Citant, dans ce sens, le cas de l’enseignante Nozha Magdy, condamnée arbitrairement à trois mois de prison ferme, la Coalition « a appelé les autorités à cesser immédiatement toutes les poursuites judiciaires et les jugements abusifs à l’encontre des enseignants et d’œuvrer à réhabiliter les enseignants condamnés dans leurs droits ».
Dans la même optique, la Coalition, composée de 20 organismes de défense des droits humains, « a appelé les autorités à intégrer les enseignants contractuels dans des postes permanents », estimant que « ce geste est le minimum qui puisse être fait à l’endroit des enseignants qui méritent considération et reconnaissance ».
Déplorant, par ailleurs, « le déclin des acquis des enseignants ces dernières années au royaume, la Coalition « a mis en garde contre la banalisation de l’usage de la violence à l’égard des enseignants », notant qu’un tel traitement ne pourrait que « favoriser la médiocrité dans le secteur de l’enseignement ».
Par ailleurs, l’Association pour la taxation des transactions en aide aux citoyens (ATTAC) a appelé les syndicats de l’éducation à se retirer du dialogue avec le ministère de tutelle « jusqu’à l’annulation des jugements injustes rendus contre les enseignants et la libération de ceux qui sont en détention ».
« Ce à quoi nous assistons est en contraste avec les aspirations des travailleurs de l’éducation. Tout ce qui est en train de se faire est conçu dans le but de servir les intérêts de la tutelle », a ajouté l’ATTAC dans un communiqué, estimant que l’Etat n’est nullement intéressé par le développement du secteur de l’éducation et la résolution des problèmes socio-professionnels des travailleurs.